En 1957, après que le vol de Spoutnik, Mao Tsé-toung, lance alors un appel à ses citoyens : « nous aussi nous fabriquerons des satellites ! ». / - / AFP

La désintégration, lundi 2 avril, de la station spatiale chinoise Tiangong 1 au-dessus du Pacifique Sud ne ralentira pas la conquête de l’espace par la Chine, inaugurée il y a soixante ans. La Chine, qui a investi des milliards d’euros dans son programme spatial, espère rattraper les Etats-Unis et la Russie.

En 1957, après que l’URSS eut placé en orbite terrestre Spoutnik, Mao Tsé-toung lança un appel à ses concitoyens : « Nous aussi, nous fabriquerons des satellites ! »

La première étape se concrétise treize ans plus tard, lorsque, en 1970, Pékin lance son premier satellite, à bord d’une fusée Longue Marche.

Il faut cependant attendre le 15 octobre 2003 pour que Yang Liwei devienne le premier taïkonaute (« homme de l’espace en chinois ») et accomplisse quatorze fois le tour de la Terre en vingt et une heures. Avec ce vol, la Chine devient le troisième pays, après l’URSS et les Etats-Unis, à envoyer un humain dans l’espace par ses propres moyens. Depuis, elle mène régulièrement des missions spatiales habitées.

Un taïkonaute a, pour la première fois, marché dans l'espace

Le module spatial Tiangong 1 avait été placé en orbite en septembre 2011. En 2013, la deuxième spationaute chinoise dans l’espace, Wang Yaping, y a donné un cours de physique télédiffusé en direct pour des centaines de millions d’écoliers et de téléspectateurs sur Terre.

Tiangong 1 (« Palais céleste 1 »), qui a cessé de fonctionner en mars 2016, a été utilisé pour des expériences médicales. Le laboratoire était également considéré comme une étape préliminaire dans la construction d’une station spatiale.

En décembre 2013, la Chine avait réussi à faire débarquer sur la Lune un véhicule téléguidé nommé « Lapin de jade ». Ce robot d’exploration lunaire a toutefois eu un problème mécanique qui l’a plongé dans de longues phases d’inactivité.

En 2016, Pékin lance son deuxième module spatial, Tiangong 2. Ce laboratoire est censé ouvrir la voie au déploiement, prévu en 2022, d’une grande station spatiale habitée chinoise.

La Chine ambitionne d’être le troisième pays à construire seul une telle station, après les Etats-Unis et l’URSS. Elle a été délibérément écartée de la Station spatiale internationale (ISS), qui associe Etats-Uniens, Russes, Européens, Japonais et Canadiens.

Pékin a confirmé sa volonté de construire une base sur la Lune, écrivait au début de mars le journal officiel Global Times, citant un haut responsable du programme spatial. D’abord contrôlée par des robots dotés d’intelligence artificielle, elle accueillera ensuite des humains.

Retards

Le programme spatial chinois a cependant connu un rare revers à l’été 2017 : le lancement raté d’une fusée Longue Marche 5, son lanceur lourd, qui devait mettre en orbite un satellite de communications.

Cet échec a entraîné le report du lancement de la sonde Chang’e 5, qui devait collecter des échantillons de surface lunaire au deuxième semestre 2017. Elle ne se posera finalement sur la Lune qu’en 2019, a annoncé la semaine dernière l’agence de presse officielle Chine nouvelle.

La mission du robot de Chang’e 4, qui doit se poser sur la face cachée de la Lune en 2018, est maintenue.

Enfin, les astronautes et scientifiques chinois rêvent d’envoyer un vaisseau autour de Mars vers 2020, avant de déployer un véhicule téléguidé sur la planète rouge.