Un véhicule de l’armée israélienne tire des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. / WISSAM NASSAR/ DPA

Le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, a prévenu de nouveau, mardi 3 avril, que les Palestiniens de la bande de Gaza qui s’approcheraient de la frontière israélienne mettraient « leur vie en danger ».

Il a lancé cet avertissement lors d’une tournée d’inspection dans des localités du sud d’Israël, près de la bande de Gaza, quatre jours après que dix-huit Palestiniens ont été tués par balle et des centaines d’autres blessés par l’armée israélienne, vendredi.

Des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué ce jour-là vers la barrière séparant Israël de la bande Gaza, lors de la première journée de la marche du retour. Cette protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer « le droit au retour » de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui suivit la création d’Israël, en 1948.

M. Lieberman a réaffirmé vendredi que « la majorité des tués [étaient] des terroristes que nous connaissions très bien, des activistes de la branche militaire du Hamas, du Jihad islamique. Ce n’étaient pas des citoyens innocents venus participer à une manifestation pacifique ». Ces derniers jours, il avait déjà rejeté l’idée d’une commission d’enquête demandée par l’Union européenne et par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Fortes tensions

Mais selon les organisateurs de la manifestation, les manifestants palestiniens ont été touchés alors qu’ils ne représentaient pas de menace immédiate. Ils dénoncent l’usage disproportionné de la force par Israël, et plusieurs organisations de défense des droits humains s’interrogent sur ces tirs à balles réelles.

Mardi, un autre Gazaoui est mort lors de nouveaux affrontements avec l’armée israélienne près de la frontière, à l’est de Bureij, a annoncé le ministère de la santé palestinien.

Parmi les futures périodes à hauts risques figurent les prochains vendredis, après la prière musulmane, et surtout la mi-mai, avec le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.

Ce déménagement, annoncé le 6 décembre par le président Donald Trump, qui coïncidera avec le 70e anniversaire de la création d’Israël, a ulcéré les Palestiniens. Ces derniers veulent faire de Jérusalem-Est, annexée par Israël, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

La période est d’autant forte de tensions que le 15 mai marque aussi le début du jeûne du ramadan et la commémoration de la Nakba (la grande « catastrophe » que fut l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël).