Douze touristes italiens et suisses enlevés au Cameroun anglophone ont été libérés, lundi 2 avril, par l’armée camerounaise, a annoncé le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary, dans un communiqué publié mercredi par la presse gouvernementale. « Une opération a permis la libération de douze touristes européens » dans la région du Sud-Ouest lundi, a indiqué le ministre, sans préciser quand ils avaient été pris en otage.

Les sept Suisses et cinq Italiens se trouvaient au Cameroun avec une organisation appelée African Adventure Group, selon le communiqué. Ils ont été enlevés par « une bande de terroristes » dans la localité de Moungo-Ndor alors qu’ils se rendaient sur le site de Twin Lakes, deux lacs situés dans le secteur de Kupe Muanengumba.

Dans une déclaration à l’AFP, Cho Ayaba, le chef des Ambazonia Defense Forces (ADF), l’un des principaux groupes armés en zone anglophone, a démenti être à l’origine de l’enlèvement des touristes occidentaux.

C’est le second enlèvement recensé d’étrangers dans les régions anglophones du Cameroun depuis début 2018 et la dégradation sécuritaire dans ces zones, après celui, mi-mars, de deux ingénieurs tunisiens. L’un d’eux avait été tué lors d’une opération de l’armée pour les libérer, « assassiné » par « les terroristes », selon l’armée.

Des « dizaines d’assaillants » abattus

Par ailleurs, « six conseillers municipaux » camerounais ont également été libérés lors d’une autre opération militaire dans la région du Nord-Ouest, selon le communiqué du ministre. Il affirme aussi que lors de « récents accrochages », « plusieurs dizaines d’assaillants » séparatistes ont été abattus par l’armée camerounaise et que « d’importants stocks d’armes et de munitions » et « de fortes quantités de drogue » ont été saisis.

Il n’était pas possible de déterminer mercredi si, parmi les six Camerounais libérés, figurent le sous-préfet et le fonctionnaire enlevés en février à Batibo, dans la région du Nord-Ouest.

La situation sécuritaire dans les zones anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’est considérablement dégradée depuis plusieurs semaines. Les séparatistes, en lutte pour l’indépendance du Cameroun anglophone, ont demandé aux représentants de Yaoundé ainsi qu’aux forces de sécurité et de défense de quitter leur territoire, les qualifiant de « forces d’occupation ». Les autorités réduisent au minimum leur communication sur ce conflit qui oppose depuis trois mois l’armée et les séparatistes armés.