Une des audiences les plus attendues de la Cour suprême du Brésil (STF) s’est ouverte mercredi 4 avril, pour déterminer si Lula sera incarcéré prochainement ou non, une décision cruciale, à six mois de l’élection présidentielle pour laquelle il est donné favori.

Condamné en appel à douze ans et un mois de prison pour corruption en janvier 2018, l’ancien président brésilien (2003-2010) espère que la plus haute juridiction du pays lui concédera un habeas corpus pour rester en liberté jusqu’à l’épuisement de tous les recours.

Sa candidature à la présidentielle en danger

S’il obtient gain de cause, l’ex-président pourra faire campagne et miser sur un allongement considérable de la procédure, qui pourrait s’étirer des mois durant devant les instances supérieures.

Mais que Lula soit détenu ou libre, la loi dite de ficha limpa (« casier vierge »), qui rend inéligible un candidat condamné par un collège de juges, pourrait le rattraper et mettre ainsi fin à sa campagne, analyse la correspondante du Monde Claire Gatinois.

L’affaire de corruption « Lavage Express » à l’origine de l’audience

« Mercredi, c’est le jour J de la lutte contre la corruption », a écrit récemment sur Twitter Daltan Dallagnol, procureur chargé de l’opération « lavage express » (« Lava Jato »), enquête à rebondissements qui a déjà conduit des dizaines d’hommes politiques de tous bords sous les verrous et a participé à la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff (2011-2016).

Lula est accusé d’avoir reçu 3,7 millions de reals (un peu plus d’un million d’euros), dont un appartement dans une station balnéaire près de Sao Paulo, de la part de l’entreprise d’ingénierie OAS, en remerciement de son intervention pour l’attribution de contrats avec la compagnie pétrolière Petrobras.

L’ancien président nie farouchement, invoquant l’absence de preuves et dénonçant un complot visant à l’empêcher de briguer un troisième mandat… Ce qui ne l’a pas empêché d’être condamé mercredi 12 juillet à neuf ans et six mois de prison pour blanchiment d’argent et corruption, une première dans l’histoire du Brésil, puis à douze ans et un mois de prison en appel.