Florence Parly, la ministre des armées, lors de la session de questions au gouvernement, mercredi 4 avril, à Paris. / GERARD JULIEN / AFP

« Tolérance zéro, il n’y a pas de place pour le sexisme dans nos armées », a déclaré mercredi 4 avril la ministre des armées, Florence Parly, à l’Assemblée, avant de détailler les mesures prises contre les auteurs de harcèlement moral envers des femmes souhaitant rejoindre l’armée. Elle a annoncé que les élèves de la prépa militaire du lycée militaire de Saint-Cyr accusés de ces faits ont été exclus. La ministre a ajouté que certains cadres de l’établissement seront prochainement remplacés.

« Il s’agit d’une minorité, mais une minorité qui salit notre institution », a commenté Florence Parly à l’Assemblée nationale, en réponse à une question de la députée Nadia Hai (LRM). « J’ai donc pris des sanctions, a détaillé Mme Parly. D’abord, l’exclusion de Saint-Cyr-l’Ecole des élèves impliqués dans ces faits. Ensuite, le remplacement après les examens et les concours qui commencent dans quelques jours des cadres qui eux aussi sont concernés, assorti de mesures disciplinaires. Enfin, l’interdiction dans les classes préparatoires de ces établissements du redoublement pour les élèves perturbateurs ».

Une minorité ultraconservatrice harcèle les femmes

Le 23 mars, le quotidien Libération avait publié des témoignages accablants de jeunes femmes accusant un petit clan ultraconservateur de cette prépa militaire, les « tradis », de harcèlement et d’attitudes sexistes. « Coups de pied dans les portes la nuit pour empêcher les filles de dormir, défécation devant leur chambre, refus de manger à la même table qu’elles à la cantine, menaces de « scalp » (toujours lui), pancartes “à mort les grosses” affichées dans l’internat, chansons composées des termes “salopes” » ; ces comportements visent à « broyer les ambitions » des candidates. Le but est de les pousser à renoncer au concours qui ouvre la porte à la prestigieuse Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan (Morbihan).

Le ministre des armées a annoncé dans la foulée son intention de préparer « un plan de lutte contre les discriminations, destiné à rendre les lettres d’or qui doivent être celles de nos lycées militaires ».