Le cabinet GfK a profité de l’ouverture du Medpi (Marché européen de la distribution de produits interactifs), mercredi 4 avril, pour publier son étude annuelle sur l’évolution du marché français de l’électronique grand public et des équipements de la maison (petit et grand électroménager). Sur l’année 2017, le marché est estimé à 27,3 milliards d’euros, en léger recul (-2 %).

Une tendance qui place la France « en retard par rapport à ses voisins européens », indique Tristan Bruchen du cabinet GfK. Principal responsable : le marché de la télévision, qui s’est replié de 31 % en volume (4,5 millions d’unités écoulées) et 20 % en valeur, à 1,9 milliard d’euros.

Cette contre-performance doit être relativisée. La comparaison avec 2016 était, en effet, dure à tenir. L’année avait été marquée par le passage de la TNT à la haute définition et l’organisation en France du championnat d’Europe de football – le ballon rond étant un aiguillon traditionnel du marché de la télé.

5,4 écrans par foyer

Par ailleurs, le petit écran – qui porte de plus en plus mal son nom – souffre de la concurrence des autres écrans : ordinateurs, tablettes, smartphones… Alors que chaque foyer n’était équipé en moyenne que de 3 écrans en 2013, on en compte aujourd’hui 5,4, et le chiffre devrait être porté à 7 en 2020. Cette concurrence joue particulièrement en défaveur de la télévision chez les plus jeunes, qui ont appris à s’en passer, via les offres de streaming.

Le marché de la téléphonie, principal poste de dépense pour les Français (8,3 milliards, soit plus que l’électroménager), voit pour la deuxième année consécutive le volume de ses ventes s’effriter à un peu moins de 24 millions d’unités (- 5 %). La vente d’appareils neufs est en outre concurrencée de manière de plus en plus significative par celle des appareils reconditionnés.

Du côté de l’informatique, l’érosion du marché est encore plus durable. Elle s’est poursuivie en 2017 pour la quatrième année consécutive, avec un net recul du marché des tablettes (-13 %).

Tous les indicateurs ne sont cependant pas au rouge. La hi-fi affiche un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros en hausse de 4 %, tiré, en particulier, par les mini-enceintes sans fil (270 millions, +10 %). Toujours dans l’audio, les ventes de casques ont dépassé les 10 millions d’unités cette année (+13 %), avec un boom des appareils sans fil (+57 %).

Les enceintes vocales (Google Home et autres) commencent également à peser, avec 250 000 exemplaires écoulés en 2017. Là, les marges de croissance sont considérables : il s’en est écoulé plus de 1,3 million sur cette période en Grande-Bretagne.

1 milliard d’euros pour les objets connectés

Les objets connectés connaissent aussi un essor remarquable, avec un chiffre d’affaires en hausse de 33 % qui dépasse pour la première fois la barre du milliard d’euros de revenus. Dans cette catégorie, la maison connectée (ampoules, caméras, thermostat, serrures connectés) génère plus de deux tiers de la valeur.

Le rapport de GfK met aussi en lumière une évolution des comportements d’achat. Si les consommateurs renouvellent moins régulièrement leurs équipements, ils se laissent convaincre d’acquérir des produits plus chers, équipés des dernières technologies (Bluetooth, OLED, QLED…). Ainsi le prix moyen des téléviseurs achetés en 2017 est 15 % plus élevé que l’année précédente, à 444 euros, quand celui des smartphones a progressé de 6 %, à 380 euros.

Mais chacun cherche aussi à faire une bonne affaire. À cet égard, on s’aperçoit que la saisonnalité des achats est de plus en plus corrélée aux soldes. Et le Black Friday est désormais un rendez-vous installé dans l’esprit des acheteurs.