Le président italien Sergio Mattarella lors d’un discours à Rome, le 8 mars. / HANDOUT / REUTERS

Le président italien, Sergio Mattarella, entame, mercredi 4 avril, ses consultations en vue de la formation du gouvernement, un objectif qui semble encore loin un mois après des élections législatives qui n’ont pas permis d’aboutir à une majorité claire au Parlement.

Après les présidents des chambres et les petites formations mercredi, le président Mattarella recevra jeudi les représentants des principaux partis politiques en terminant par la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), ces derniers revendiquant chacun la victoire aux législatives du 4 mars.

Devenus les nouveaux patrons de la politique italienne, Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue) aspirent chacun au poste de chef du gouvernement. De parti contestataire, M5S est devenu le premier parti d’Italie avec plus de 32 % des voix, tandis que la Ligue s’est imposée au sein de la coalition de droite qui est arrivée en tête avec 37 % des voix.

Tous les scénarios restent possibles

Ensemble, la Ligue et le M5S sont en situation de gouverner et, sans ces deux formations, aucune coalition n’est envisageable. Cette alliance semble, cependant, contre nature, tant ces formations défendent des modèles de société radicalement opposés.

Mais il se peut que tous deux soient finalement obligés de s’entendre sur un troisième nom, acceptable par les deux camps, pour diriger le gouvernement, même si Luigi Di Maio a réitéré mardi soir qu’il était le seul candidat de son mouvement au poste de premier ministre.

Depuis un mois, les déclarations, échanges et autres tentatives d’ouverture entre les principaux leaders n’ont pas permis d’entrevoir un quelconque accord permettant de faire émerger une majorité gouvernementale.

Tous les scénarios restent donc possibles après ce round d’observation, à commencer par celui d’un exécutif qui réunirait le M5S et la Ligue, le rapprochement entre ces deux forces, désormais majoritaires au Parlement, ayant permis d’élire fin mars les présidents du Sénat et de la Chambre des députés.

Luigi Di Maio, 31 ans, n’a pas fermé la porte à ce scénario, affirmant que le M5S était ouvert à une majorité comprenant la Ligue, mais sans Silvio Berlusconi. Il s’est même dit prêt à discuter sur le nom des ministres, un changement par rapport à ses positions initiales. Un tel scénario impliquerait que le patron de la Ligue rompe avec la coalition de droite et donc avec Forza Italia, le parti de M. Berlusconi, ce qu’il n’est toujours officiellement pas prêt à faire.

La coalition de droite discutera, de son côté, d’une collaboration avec le M5S, « mais sans être l’objet de veto », a réaffirmé, mardi soir, Matteo Salvini, 45 ans.

Et si le leader de la Ligue refuse de s’éloigner de M. Berlusconi, le jeune leader du M5S s’est dit prêt à discuter avec le Parti démocrate (PD, centre gauche), grand perdant du scrutin du 4 mars. Ce dernier s’y refuse, se cantonnant, pour l’instant, dans un rôle d’opposition, même si certains en son sein envisagent un dialogue.

Au cours de ses deux premières journées de consultation, le président de la République entendra les différents responsables politiques sur la façon dont ils envisagent de former un gouvernement capable d’obtenir la confiance du Parlement. Le président italien devra tirer les conclusions des discussions en annonçant probablement, selon les médias italiens, un nouveau round de consultation.