Timo Werner a inscrit le seul but du match aller, à Leipzig, le 5 avril 2018. / Sebastian Kahnert / Sebastian Kahnert/dpa

En listant les joueurs majeurs blessés et indisponibles pour le quart de finale aller de la Ligue Europa à Leipzig, jeudi 5 avril, l’entraîneur phocéen Rudi Garcia aurait sans doute signé des deux mains avant le coup d’envoi pour repartir d’outre-Rhin lesté d’un seul but. Auteurs d’une première période de belle facture, les Marseillais pourront tout de même regretter de ne pas avoir su inquiéter des vice-champions d’Allemagne loin d’être injouables.

Thauvin, Rami, Rolando, Mandanda. C’est simple, l’OM a débuté son match sans quatre de ses meilleurs éléments de la saison. Heureusement pour les Olympiens, Rudy Garcia a pu compter sur son couteau suisse, Luis Gustavo, passé en défense centrale aux côtés du jeune Boubacar Kamara (18 ans) le temps d’un match. Le Brésilien a plusieurs fois sauvé une équipe phocéenne joueuse lors des 45 premières minutes, mais bien trop impuissante au retour des vestiaires.

Tous les espoirs étaient donc permis en début de match. Loin d’être impressionnés par le contexte de la partie, les Marseillais se montraient les plus dangereux durant le premier quart d’heure. Mitroglou (8e) alertait le portier allemand, avant qu’Ocampos n’oblige Laimer à une première faute synonyme de carton (14e).

Luiz Gustavo, patron de la défense

Bougé sur sa propre pelouse, le RB Leipzig a progressivement pris la mesure de son adversaire, porté par un milieu de terrain (Bruma, Keita, Forsberg) bien en jambes. Moins fringants qu’à l’entame de match, les joueurs de Rudi Garcia ne rompaient pas sous les accélérations des quatrièmes de Bundesliga, se permettant même de faire frissonner le public de la Red Bull Arena sur une reprise acrobatique de Bouna Sarr (41e).

Auteurs jusque-là d’une prestation convaincante, les Marseillais ont cédé juste avant la mi-temps. Après un double arrêt du gardien Péter Gulácsi, les Allemands lançaient un contre éclair. Servi côté droit, Timo Werner s’est joué de Kamara, véritable plot sur l’action, avant de tromper Yohann Pelé d’une frappe du gauche (1-0).

Au retour des vestiaires, Marseille tentait bien de revenir à la marque, mais Ocampos (54e) puis Payet (56e) ne parvenaient pas à trouver le cadre. Ce sera tout, ou presque, côté attaque pour l’OM dans cette partie.

Bien muselés par l’arrière-garde de Leipzig, les milieux du troisième de Ligue 1 n’ont pas su trouver Mitroglou, préféré à pointe de l’attaque à Germain et totalement transparent une bonne partie de la rencontre. En face, Forster et Laimer n’ont cessé de combiner côté droit et de faire tourner en bourrique un Jordan Amavi loin de son meilleur niveau.

S’ils repartent d’Allemagne avec l’espoir de renverser la vapeur la semaine prochaine au Vélodrome, les Marseillais peuvent remercier Luiz Gustavo. Le milieu brésilien a empêché Werner de doubler la mise dans les vingt dernières minutes, et d’annihiler toute chance de rallier le dernier carré de la C3.

Pour le match retour, programmé jeudi 12 avril, l’OM pourra peut-être compter sur le retour de Rolando en charnière centrale. De bonne augure au vu de la prestation bien tendre livrée par Kamara. Peu d’espoir tout de même d’envisager une qualification du dernier représentant français en Coupe d’Europe sans une attaque plus précise et incisive.

Il reste une semaine à Rudi Garcia pour motiver ses troupes et les convaincre qu’une qualification est à leur portée, contre un vice-champion allemand loin d’être impérial sur le match aller.