Le régime syrien a repris vendredi 6 avril ses raids aériens contre la ville de Douma. / STRINGER / AFP

Le régime syrien a repris samedi 7 avril ses intenses raids aériens pour faire plier le dernier groupe rebelle dans son fief de Douma, tuant 70 civils en vingt-quatre heures dans la Ghouta orientale près de Damas. Onze cas de suffocation ont en outre été rapportés à Douma, ultime poche rebelle aux portes de la capitale. Des secouristes ont dénoncé un recours au « gaz de chlore toxique ».

Les forces du régime de Bachar al-Assad ont déjà reconquis 95 % des zones rebelles de la Ghouta, à la faveur d’un pilonnage meurtrier initié le 18 février. Après une accalmie de plusieurs jours, le pouvoir a repris vendredi ses raids aériens contre la ville de Douma, tenue par Jaich al-Islam. Le groupe rebelle compterait quelque 10 000 combattants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Samedi, neuf civils ont péri dans des frappes aériennes tandis que 40 habitants, dont huit enfants, ont été tués la veille, selon l’Observatoire.

« Viol du cessez-le-feu »

Plus que jamais, le régime syrien est déterminé à reconquérir toute la Ghouta. Grâce à l’appui militaire de Moscou, il contrôle déjà plus de la moitié du pays, ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350 000 morts. Le pouvoir justifie son offensive en cours en pointant du doigt les obus et roquettes meurtriers tirés par les insurgés de la Ghouta orientale sur sa capitale. Samedi, six civils ont été tués dans des bombardements sur Damas, selon la télévision d’Etat.

Mais le porte-parole de Jaich al-Islam, Hamza Bayraqdar, a assuré que les rebelles n’avaient visé aucun quartier de Damas, estimant que le régime « violait le cessez-le-feu décidé lors de négociations » précédentes. 

Vue du ciel, la région syrienne de la Ghouta orientale est un immense champ de ruines
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Après avoir pilonné sans relâche la Ghouta orientale, tuant plus de 1 600 civils depuis le 18 février selon l’OSDH, le pouvoir a déjà obtenu par le biais de Moscou des accords d’évacuation avec deux factions insurgées. Plus de 46 000 combattants et civils ont ainsi été contraints de rejoindre par bus Idleb, dans le nord-ouest du pays, une des provinces échappant presque entièrement au régime.

S’agissant de Jaich al-Islam, l’OSDH avait indiqué dans un premier temps que le groupe rebelle devait bénéficier d’un accord différent, qui aurait permis à ses membres de se maintenir dans la ville, en devenant une force de sécurité locale. Mais le processus a déraillé. Les raisons de l’échec des négociations demeurent troubles.