Les forces de l’ordre ont entamé tôt lundi 9 avril au matin leur opération visant à évacuer une partie de la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, disent les occupants du site de l’ex-projet d’aéroport dans un communiqué de presse.

L’envoyé spécial du Monde Rémi Barroux confime que « l’intervention des gendarmes mobiles a débuté ». Il fait état de « cris dans la nuit » et de « lampes frontales [qui] accourent de partout dans la zone ».

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Survols d’hélicoptères et patrouilles d’un côté, appels aux renforts et aux rassemblements de l’autre : gendarmes et zadistes affûtaient ce week-end leurs préparatifs avant l’opération d’expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, annoncée comme imminente, près de trois mois après l’abandon du projet d’aéroport.

« C’est le calme avant la tempête », résumait Lucas, un « brasseur militant » installé au cœur de la zone occupée, qui s’étend sur 1 650 hectares. Mais, « le stress commence à monter » car « on sait qu’ils vont mettre le paquet ».

2 500 militaires mobilisés

L’opération doit mobiliser sur plusieurs jours vingt-cinq escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2 500 militaires. Elle prévoit d’expulser toutes les personnes qui n’ont pas régularisé leur situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels.

La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l’ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.

« Tous ceux qui ne s’inscrivent pas dans le cadre de la légalité devront quitter les terrains rapidement », a répété dimanche le premier ministre, Edouard Philippe, dans une interview au Parisien.

Pour tenir tête aux forces de l’ordre, les zadistes avaient de leur côté appelé leurs soutiens à converger vers la ZAD « dès 4 heures du matin » ce lundi. Deux manifestations sont en outre prévues dans l’après-midi à 18 heures dans les centres-villes de Nantes et Rennes.