Des hommes du contingent portugais de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) participant à l’opération contre les groupes armés du quartier du PK5, à Bangui, le 8 avril  2018. / FLORENT VERGNES / AFP

Des échanges de tirs nourris ont eu lieu entre un groupe armé et des casques bleus dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 avril à Bangui, dans le quartier de Boy Rabe, où se trouve la résidence présidentielle, a appris l’AFP de source sécuritaire.

Des tirs ont éclaté dimanche soir entre 23 heures (heure locale) et 23 h 40, alors qu’« un groupuscule armé était arrivé au niveau de la radio Ndeke Luka à côté de la route qui mène à la résidence du président » Faustin-Archange Touadéra, selon cette source. « Le groupe a été repoussé par les casques bleus égyptiens. »

Deux morts et 56 blessés

Cet affrontement survient alors que la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et les forces centrafricaines avaient lancé dimanche une opération conjointe visant un autre quartier de Bangui, le PK5, pour démanteler des groupes armés.

Au moins deux personnes ont été tuées et 56 blessées au cours du premier jour de cette intervention, selon les Nations unies et des sources médicales. Onze casques bleus, en majorité des Egyptiens, figurent parmi les blessés, a déclaré à l’AFP Hervé Verhoosel, porte-parole de la Minusca.

Visant « les bases de certains groupes criminels », cette « opération commune », qui a débuté à 2 heures du matin dimanche, « n’est pas terminée » et continuera « jusqu’à ce que l’objectif soit atteint », a affirmé M. Verhoosel en fin d’après-midi.

Huit personnes appartenant aux groupes armés du « général Force » ou du feu chef « 50/50 » ont été arrêtées par la Minusca, qui a également saisi de la drogue et des munitions après avoir pris le contrôle de leurs bases, a par ailleurs indiqué le porte-parole.

Violences répétées

L’action conjointe de la mission de l’ONU et des forces centrafricaines fait suite à un regain de violences depuis plusieurs mois dans le PK5, le quartier majoritairement musulman et poumon économique de la capitale centrafricaine, qui était relativement épargnée des derniers mois par les violences. Il y a une semaine, une patrouille de casques bleus y avait été prise pour cible par un groupe armé, essuyant des coups de feu.

Mi-février, après des violences répétées, l’association des commerçants du PK5 avait exigé de la Minusca qu’elle démantèle ces bandes, accusées de violences et d’exactions envers la population. Fin mars, la mission de l’ONU avait menacé, selon des sources concordantes, de démanteler leurs bases implantées dans le quartier si elles ne déposaient pas les armes.

Le PK5 a souvent été au cœur des tensions dans la capitale et les dernières populations musulmanes de la ville y vivent retranchées.