Vue de la centrale nucélaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, en janvier 2018. / VINCENT KESSLER / REUTERS

Après presque deux ans d’arrêt, le réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, a été remis en service lundi 9 avril à la mi-journée. Il devrait retrouver sa pleine puissance – 880 mégawatts – dans les prochains jours.

Fessenheim 2 avait été stoppé en raison d’une anomalie sur un générateur de vapeur, décelée à la suite d’un audit mené à la forge Areva au Creusot (Saône-et-Loire), où des irrégularités ont été constatées dans des dossiers de suivi de fabrication de grands composants nucléaires.

La remise en service de ce réacteur était initialement prévue à partir du printemps 2017, mais elle a été reportée à plusieurs reprises. « Un programme d’essais complémentaires » a été mené par Framatome sur le générateur de vapeur depuis 2016, a indiqué EDF dans une note. « Il consistait notamment en la réalisation d’examens mécaniques et d’essais de résistance sur deux pièces représentatives fabriquées spécialement à cet effet », a détaillé le groupe français.

Les éléments d’analyses ont été transmis à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en juillet 2017. L’ASN avait donné son feu vert au redémarrage le 12 mars. « Cette levée de suspension était la dernière condition permettant de procéder au redémarrage du réacteur n° 2 », a rappelé EDF.

Démantèlement de cinq ans

Fessenheim 2 devrait toutefois reprendre du service pour une durée limitée : les deux réacteurs de la centrale doivent normalement fermer entre fin 2018 et début 2019, au moment de la mise en place de l’EPR de Flamanville, dans la Manche. Une première phase de préparation au démantèlement devrait durer cinq ans, avant une phase de déconstruction de 15 ans. Il s’agira d’une première pour le parc électronucléaire français, qui compte 58 réacteurs en fonctionnement.

Située tout près de la frontière avec la Suisse et avec l’Allemagne, la centrale de Fessenheim a été mise en service en 1977. Elle comporte deux réacteurs à eau pressurisée d’une puissance de près de 900 mégawatts (MW) chacun qui produisent l’équivalent de 65 % de l’électricité consommée en Alsace. Depuis de nombreuses années, les écologistes français, allemands et suisses dénoncent sa vétusté. L’installation est construite sur une zone sismique et en contrebas du Rhin.