Le « Salvator Mundi », attribué à Léonard de Vinci, a été vendu 450 millions de dollars. / PETER NICHOLLS/REUTERS

Le record de 450 millions de dollars (366 millions d’euros) pour le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci a fait couler beaucoup d’encre. Mais le marché de l’art atteint rarement de tels sommets, loin s’en faut. Selon le rapport annuel publié, mardi 10 avril, par le Conseil des ventes volontaires (CVV), la part des lots « exceptionnels », supérieurs à 10 millions d’euros, reste marginale. L’étude menée par l’institut Harris Interactive n’en recense que 133 aux enchères en 2017.

Le marché de l’art n’en reste pas moins influencé par ces locomotives. En 2017, le nombre des lots adjugés au-delà de 10 millions d’euros a progressé de 46 %. Leur contribution à la croissance mondiale – de 6,1 % l’année dernière – est significative : sans ces lots phares, le marché mondial n’aurait progressé que de 0,9 %.

Pas forcément les plus rentables

L’Amérique rafle la mise : 62 % de ces lots hors normes y sont vendus. La France, elle, ne pèse pas lourd, avec 1 % de part de marché sur ce terrain. Seuls deux lots supérieurs à 10 millions d’euros se sont vendus dans l’Hexagone en 2017, un tableau de Jean-Michel Basquiat et une sculpture d’Alberto Giacometti, tous deux chez Christie’s.

C’est dire si les opérateurs internationaux, dotés d’un fichier colossal et rompus au marketing, sont plus à même de ferrer des œuvres de haute volée. Mais celles-ci ne sont pas forcément les plus rentables. Pour les décrocher, les maisons de ventes offrent souvent des garanties financières, voire rétrocèdent une partie des frais acheteurs aux vendeurs.

Les commissaires-priseurs français sont moins tributaires de ces œuvres haut de gamme que les multinationales anglo-saxonnes. Le rapport du CVV ne comptabilise que 98 lots supérieurs au million d’euros vendus en France en 2017. Ces derniers représentaient 16 % du chiffre d’affaires d’Artcurial, à Paris, à peine 6 % de celui d’Osenat, situé à Fontainebleau (Seine-et-Marne).