La soprano américaine, Jessye Norman, en 2012 à Washington. / Jason Kempin / AFP

Que peuvent donc avoir en commun Jessye Norman et Cyril Hanouna ? La réponse sera donnée le 26 avril, jour du lancement officiel de Deutsche Grammophon +. Ce nouveau service de streaming et de vidéo à la demande consacré à la musique classique et à l’opéra sera proposé gratuitement aux abonnés de Canal+, à condition qu’ils soient équipés d’un décodeur haute définition.

Pour une fois, deux filiales de Vivendi – Canal + et Universal Music, la maison mère de Deutsche Grammophon – travaillent de concert. Une des rares synergies internes au sein du groupe de Vincent Bolloré. Dans un premier temps, 150 albums, soit une toute petite partie du prestigieux catalogue de musique classique sera accessible, avant une montée en charge progressive de l’offre. Au programme : des albums enregistrés en haute résolution ou en Dolby Atmos, des nouveautés du « label jaune », mais aussi des captations d’opéras, de concerts ou de symphonies. S’y ajouteront des playlists réalisées par les artistes maison comme Camille Thomas, Nemanja Radulovic, Gaëlle Arquez, les sœurs Labèque ou encore Julie Fuch, ainsi que des vidéos courtes ou encore des thématiques mensuelles comme le focus sur Claude Debussy à l’occasion du centenaire de sa mort ou l’année Bernstein…

Un environnement encombré

Fondé à Hanovre en 1898, Deutsche Grammophon reste aujourd’hui le plus ancien éditeur de musique enregistrée. Le label qui a procédé à la première captation d’Enrico Caruso en 1902 ou a signé successivement Herbert von Karajan, Dietrich Fischer-Diskau, Leonard Bernstein ou Pierre Boulez. Le Dr Clemens Trautmann, président de Deutsche Grammophon, fera le voyage pour le lancement officiel de ce nouveau service.

Une chaîne de plus consacrée à la musique arrive donc dans un environnement encombré qui compte déjà Mezzo, Classica, Brava, Medici. TV, Musique classique… Sans compter que les mélomanes avertis apprécient aussi une plateforme de streaming musical comme Qobuz, qui propose une qualité d’écoute exceptionnelle et un gigantesque répertoire d’œuvres musicales, ou des stations de radios gratuites comme France Musique et Radio Classique. La direction du label, consciente que les supports physiques ne sont plus depuis longtemps à la fête, entend ainsi conquérir, à peu de frais, un nouveau public.

De son côté, Canal+ souhaite-t-elle ripoliner son image avec cette opération ? Se redonner un vernis plus culturel pour gommer quelque peu l’effet des humoristes un peu lourds ou des footeux inhérents à la chaîne payante ? Peut être.