Des étudiants et des gendarmes devant l’université de Nanterre, le 9 avril 2018. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Les sept étudiants arrêtés lundi 9 avril lors de l’opération de police à l’université de Nanterre ont tous été libérés mardi, avec des fortunes diverses. L’un, entendu en audition libre, est ressorti sans aucune charge. Deux autres, placés en garde à vue pour « dégradation en réunion », en l’occurrence des jets de peinture et une porte dégondée, sont poursuivis en enquête préliminaire, a fait savoir au Monde le parquet de Nanterre. Une plainte contre X pour « dégradations » pourrait être déposée mercredi par l’établissement.

Quatre autres étudiants, âgés de 20 à 29 ans, étaient poursuivis pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». L’un a bénéficié d’un classement sans suite, faute de preuve, et les trois autres ont été déférés mardi vers 17 heures et libérés dans l’attente de leur procès, prévu d’ici à deux mois. Seuls deux d’entre eux, qui ne sont pas étudiants à Nanterre, ont été placés sous contrôle judiciaire, une mesure leur interdisant de se rendre dans l’établissement.

L’opération de police de lundi n’était pas consécutive à une plainte du président de l’université de Nanterre, Jean-François Balaudé, mais a été décidée en raison d’un « trouble à l’ordre public ». Selon une source proche de l’enquête, des étudiants seraient montés sur le toit de l’établissement, déclenchant l’intervention des policiers à la demande du président de l’université.

La situation aurait dégénéré quand des forces de l’ordre sont intervenues dans un amphithéâtre occupé par des étudiants qui discutaient des moyens à mettre en œuvre pour s’opposer à la politique du gouvernement en général, et à la loi orientation et réussite des étudiants (ORE) en particulier. A l’issue de plusieurs heures de tentatives de discussion de la part des étudiants et de tentatives d’évacuation par les forces de l’ordre, les locaux ont été vidés de leurs occupants et sept personnes ont été interpellées.