Sur le site de Tolbiac de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, mercredi 4 avril. / AFP PHOTO / CHRISTOPHE SIMON / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Le président de l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-1) a demandé l’intervention des forces de l’ordre sur le site de Tolbiac, occupé depuis fin mars, estimant que « la ligne rouge a été franchie » après des violences, a indiqué mercredi 11 avril la communication de la fac.

« La gravité des violences constatées dans le centre Pierre-Mendès-France [Tolbiac, ndlr] ne permet plus d’assurer la sécurité des personnes » et Georges Haddad « considère que la ligne rouge a été franchie ». « Dès lors, il a demandé au préfet de police son concours pour rétablir le fonctionnement habituel du centre », ajoute ce message envoyé mercredi matin à la communauté universitaire.

Dans une lettre adressée lundi à la préfecture de police, le président de Paris-1 avait déjà écrit que « suite à la découverte de cocktails Molotov au sein du centre Pierre Mendès-France et aux violences qui se sont produites dans la nuit du 6 au 7 avril, la sécurité du centre n’est plus assurée ». Il porte également plainte « pour les infractions commises à l’occasion de cette occupation ». Dimanche, les agents de sécurité ont découvert cinq cocktails Molotov à l’intérieur du bâtiment, ce qui a déclenché l’ouverture d’une enquête.
Des échauffourées avaient éclaté vendredi soir devant Tolbiac, occupée depuis le 26 mars par des étudiants et des militants. Des jeunes casqués, armés notamment de battes de baseball, ont lancé des projectiles contre les occupants du site, où se trouvaient quelque 300 personnes. Les incidents n’ont fait aucun blessé et ont duré moins d’un quart d’heure. Six personnes avaient été interpellées et seront jugées en septembre.

Six personnes en garde à vue après des échauffourées au site de Tolbiac de l’université Paris-I

Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après des échauffourées, vendredi 6 avril au soir, devant les locaux de Tolbiac de l’université Paris-I, déclenchées par des jeunes casqués qui ont lancé des projectiles contre des étudiants occupant ce site depuis la fin mars.

Ces échauffourées, qui ont duré moins de quinze minutes et n’ont pas fait de blessé, ont eu lieu peu après 23 heures, selon une source policière et la présidence de l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne.

« Entre 20 et 30 personnes antiblocage se sont présentées devant le centre Tolbiac-Pierre-Mendès-France, avec des bâtons, des battes de base-ball et des fumigènes », a expliqué à l’Agence France-Presse un responsable de l’université. « Ils ont lancé des bouteilles en verre et des fumigènes dans le centre dont les grilles étaient fermées », a poursuivi cette source. « Beaucoup d’étudiants et d’étudiantes ont été choqués par cette situation. »

« L’université condamne très fermement ces actes de violence venus de l’extérieur et regrette la situation au site Pierre-Mendès-France qui dépasse le cadre d’une mobilisation étudiante classique », a dit la présidence de l’université, qui se dit « très inquiète ».

Une journaliste des Echos a publié sur Twitter une courte vidéo de la scène.

« Blocage illimité »

La « Commune libre de Tolbiac », ainsi que se nomment les étudiants qui mènent le blocage, a expliqué sur Twitter avoir repoussé les assaillants, présentés comme membres d’un groupuscule d’extrême droite. « A notre connaissance, seule une étudiante a été blessée à la main suite à un jet de projectile », assure le groupe.

Environ 300 personnes se trouvaient, vendredi soir, à Tolbiac, selon la présidence, qui estime que toutes ne sont, cependant, pas des étudiants de Paris-I : « certaines viennent d’autres universités, voire ne seraient pas étudiants. »

Depuis dix jours, le centre Pierre-Mendès-France, plus communément appelé « Tolbiac », annexe de Paris-I Panthéon-Sorbonne est une « université ouverte », comprendre une université bloquée. Les étudiants ont voté mardi en assemblée générale le « blocage illimité » dans le cadre du mouvement contre la loi ORE, relative à l’orientation et la réussite des étudiants, accusée par ses opposants d’instaurer un système de sélection.

Mais pas seulement. Les étudiants, militants, se voient comme un caillou dans la politique du gouvernement. L’objectif n’est pas uniquement de faire reculer l’exécutif sur le texte déjà adopté de la réforme de l’accès à l’université, mais également sur celui de la réforme ferroviaire et sur le projet de loi « asile et immigration ».

« C’est une tentative d’intimidation pour mettre des bâtons dans les roues à notre mouvement », réagit Léo, étudiant en master de philosophie, devant le centre Tolbiac dont les grilles sont restées fermées ce samedi matin. « Mais nous allons continuer à défendre notre objectif, qui est de faire reculer le gouvernement et ses réformes, Macron c’est le casseur en chef, qui attaque tous les acquis sociaux », insiste-t-il. Les ateliers et conférences organisées durant ce blocage devraient reprendre très bientôt, espère le jeune homme, et les grilles se réouvrir.

L’occupation de Tolbiac a débuté le 26 mars, et avait été reconduite jusqu’au 12 avril lors de la dernière assemblée générale, lundi 9 avril.