Anders Besseberg, le président de l’IBU, le 13 février 2009. / Lee Jin-man / AP

Président de la Fédération internationale de biathlon (IBU) depuis sa création, en 1993, le Norvégien Anders Besseberg, 72 ans, a démissionné jeudi 12 avril de ses fonctions. Une démission le temps l’enquête en cours, indique le communiqué de l’IBU.

Le Monde révélait mercredi que M. Besseberg, ainsi que la secrétaire générale de l’IBU, l’Allemande Nicole Resch, sont soupçonnés de corruption. Selon un rapport confidentiel de l’Agence mondiale antidopage (AMA), M. Besseberg et Mme Resch (provisoirement suspendue de ses fonctions) auraient protégé des biathlètes russes dans des cas de dopage à la demande d’Alexandre Tikhonov, vice-président (russe) de l’IBU et Alexandre Kravtsov, chef de mission de la Russie pour les Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

M. Besseberg aurait reçu en 2013 une valise diplomatique remplie de grosses coupures. C’est ce que montre le rapport confidentiel auquel Grigory Rodchenkov, ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou devenu lanceur d’alerte depuis les Etats-Unis, a collaboré. Ce dernier estime que la dite valise contenait 400 000 dollars.

« Le but premier de la corruption est de protéger les athlètes russes dopés, écrit l’AMA cité dans Le Monde. La Russie a ciblé avec succès l’IBU, plus spécifiquement M. Besseberg et Mme Resch, afin qu’ils fassent avancer les intérêts russes. M. Besseberg et Mme Resch sont complices à parts égales et sont très probablement chacun au courant du rôle de l’autre dans la machination. »

Malgré des demandes répétées, M. Besseberg et Mme Resch n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde. Le vice-président de l’IBU, le Russe Viktor Maygurov, a préféré renoncer à succéder provisoirement à Besseberg.