Lors d’une séance d’acupuncture à Paris, en octobre 2002. / JEAN-PIERRE MULLER / AFP

La tension ne retombe pas chez les médecins après la publication d’une tribune signée par plus de 120 professionnels de santé, le 19 mars dans Le Figaro, contre l’homéopathie et les autres médecines alternatives. A la suite de ce texte, le quotidien affirme, jeudi 12 avril, que des organisations syndicales de médecins homéopathes, mésothérapeutes ou d’accupuncteurs ont déposé plainte auprès du conseil de l’ordre de la profession contre 10 des 124 signataires – cinq médecins qui se sont exprimés dans les médias après la publication de la tribune, et cinq autres l’ayant signée.

La tribune fustigeait notamment des « pratiques ni scientifiques ni éthiques, mais bien irrationnelles et dangereuses » et parlait de « fake médecine » (« fausse médecine »). Les signataires demandaient au conseil de l’ordre de « ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent de promouvoir » ces pratiques.

« Diffamatoires et même insultants »

Les syndicats reprochent des propos « offensants, diffamatoires et même insultants » et « contraires aux principes déontologiques de confraternité, de considération de la professsion », rapporte Le Figaro. Ils demandent des « excuses publiques ».

Quand une plainte est déposée devant l’ordre des médecins, la première étape est une tentative de conciliation. Si la médiation échoue, « nous allons ensuite tirer au sort deux médecins dans la liste [des signataires] tous les quinze jours pour de nouvelles plaintes », prévient le Dr Meyer Sabbah, à l’origine de la plainte.

Vincent Ropars, l’un des signataires de la tribune qui devra s’expliquer devant le conseil de l’ordre et médecin généraliste remplaçant dans le Finistère, se dit « fier de ce qui [lui] arrive » sur Twitter :

« Si des contradicteurs amènent les débats sur le terrain de la plainte ordinale, c’est parce que probablement aucun argument valable ne leur paraît possible d’amener sur le terrain du débat public. »

Jeudi, la ministre de la santé Agnès Buzyn, interrogée sur RMC, s’est dite favorable au maintien du remboursement de l’homéopathie : « Si ça continue à être bénéfique sans être nocif, ça continuera à être remboursé. »

« C’est probablement un effet placebo. Si ça peut éviter d’utiliser des médicaments toxiques, quelque part je pense que nous y gagnons collectivement. Voilà : ça ne fait pas de mal »