Le 9 décembre 2017, lors des obsèques de Johnny Hallyday à l’église de la Madeleine à Paris, sa femme, Laeticia, sa fille Laura Smet et son fils, David. / LUDOVIC MARIN / AFP

« On me vole mon deuil. On me roue de coups. » Pour sa première prise de parole depuis la mort de Johnny Hallyday, le 5 décembre 2017, sa veuve, Laeticia, a accordé une longue interview au Point à paraître jeudi 12 avril. Elle y revient sur la bataille judiciaire pour l’héritage du chanteur, qui l’oppose aux aînés de celui-ci, David Hallyday et Laura Smet.

« On nous assigne, mes filles et moi, en précisant bien que nos enfants sont des enfants adoptées. C’est d’une violence, s’insurge-t-elle. Mon mari n’est plus là pour dire sa vérité. Auraient-ils osé faire cela du vivant de leur père ? »

Vendredi, un premier épisode judiciaire va se terminer. Le tribunal de Nanterre va rendre sa décision sur le gel des biens immobiliers et des droits artistiques de Johnny Hallyday, ainsi que sur le droit de regard sur son ultime album. Le règlement sur le fond de sa succession interviendra bien plus tard.

« On me fait passer pour celle que je ne suis pas. »

Les aînés du chanteur contestent le testament californien de leur père, qui les déshérite. Pour Laeticia, Johnny « estimait qu’il avait fait des donations de son vivant et que ça les protégeait. David a construit sa vie, il a plus de 50 ans, il a fait un beau mariage, c’est un artiste reconnu. Pour Laura, de la même façon, il l’a aidée quand elle en a eu besoin. Pour lui, ils étaient sortis d’affaire ».

La veuve assure n’avoir rien à voir avec la décision de son mari : « Mon homme n’étant plus là pour répliquer, on m’accable, on me fait passer pour celle que je ne suis pas. » Son image a été très écornée depuis le début de la bataille judiciaire.

Interrogée sur son père, André Boudou, elle assure que « les liens se sont distendus depuis des années », et en profite pour ajouter qu’« il n’y a pas de clan Boudou ! C’est un fantasme monté de toutes pièces ».

Quant au fameux trustee dont dépend l’héritage de Johnny Hallyday, elle affirme bien en être « bénéficiaire, avec [s]es filles », mais assure que « le patrimoine doit être préservé » et qu’elle « ne décide de rien ». Et d’insister que, de son vivant, c’est Johnny Hallyday « qui décidait ».

La question de l’album posthume de Johnny

« Ce que mon mari ne voulait pas, c’est qu’on discute de ses consignes et de ses choix », affirme par ailleurs Laeticia à propos de l’album posthume, qui pourrait sortir cette année. David et Laura « essaient de dire qu’il n’est pas terminé. De quel droit ? Chacun sait désormais que Johnny a, de son vivant, approuvé chacune des chansons. Il a autorisé leur diffusion par la maison de disques. David et Laura ont écouté la plupart d’entre elles. Après, on peut leur refaire écouter à la maison, en famille, évidemment ».

Revenant sur le combat mené en 2017 par son mari contre la maladie, elle décrit la grande souffrance physique du chanteur, opéré à plusieurs reprises, avant de succomber à bout de forces à 74 ans.

Malgré le procès, Laeticia Hallyday l’assure, elle « ne demande que la paix » avec les aînés du clan Hallyday. « Je les attends à bras ouverts. On est une famille ! Comprenez-moi : je serai, un jour, prête à pardonner. »