La CGT appelle à la mobilisation des salariés de Carrefour en faveur du pouvoir d’achat. / LOIC VENANCE / AFP

Deux semaines après la mobilisation dans près de 300 magasins pour l’emploi et le pouvoir d’achat, le dialogue a redémarré entre la direction de Carrefour et les syndicats. « La pression redescend doucement », note Michel Enguelz, représentant de Force ouvrière, premier syndicat du groupe, qui avait appelé au mouvement de grève du 31 mars, en plein week-end de Pâques, avec la CFDT (2e).

Mais la « colère » est « toujours présente » parmi les salariés, prévient Sylvain Macé (CFDT). La CGT appelle d’ailleurs les employés à se mobiliser vendredi et 13 et samedi 14 avril avec des « casserolades » ou des « tambourinades » pour se « faire entendre ». Son appel vise aussi les week-ends prolongés englobant les 1er et 8 mai.

Objectif : obtenir de « réelles augmentations de salaires » et non une « aumône (..) sous forme de bons d’achat ». Le syndicat fait référence au bon d’achat de 150 euros promis par la direction aux salariés après le mouvement de protestation lancé fin mars.

« Partage des bénéfices »

« Ça rouscaille un peu » encore sur le terrain, admet M. Enguelz de FO, mais « la majorité [des salariés] ne repartiront pas en grève » et les éléments avancés par la direction « correspondent à nos attentes », dit-il.

Pour « répondre aux préoccupations de pouvoir d’achat », après l’annonce d’une participation de 57 euros en moyenne, contre 610 l’an dernier, Carrefour a mis sur la table, outre le bon d’achat maison de 150 euros, un complément d’intéressement de 350 euros.

La direction a aussi accepté de prendre en compte les demandes des syndicats relatives à la location-gérance, aux dispositifs de fin de carrière, au plan de départs volontaires des sièges (2 400 postes) et au plan social (PSE) des magasins de proximité (2 300 postes).

Pour les salariés, c’est un résultat « en demi-teinte », reconnaît M. Macé. La CFDT « prend acte » des « avancées » obtenues, qui permettent de « renouer le dialogue social », mais elle « reste mobilisée » car « on est en désaccord avec les orientations stratégiques et la gouvernance » du groupe, explique-t-il.

Le syndicat « prépare activement » l’assemblée générale des actionnaires prévue le 15 juin, où il voudrait soumettre au vote une résolution « sur le partage des bénéfices », après des années de « pillage des résultats » via le versement de dividendes en augmentation.