Certaines des écolières enlevées par Boko Haram en février à Dapchi (nord-est du Nigeria), dans le village voisin de Jumbam après leur libération, le 21 mars 2018. / REUTERS FILE PHOTO / REUTERS

« Depuis 2013, plus de 1 000 enfants ont été enlevés par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, dont les 276 filles kidnappées à Chibok en 2014 », a annoncé l’Unicef, vendredi 13 avril, dans un communiqué, à la veille du quatrième anniversaire de cet enlèvement emblématique. « Ces attaques répétées contre des enfants, dans des écoles, sont impensables », a souligné Mohamed Malick Fall, l’un des responsables au Nigeria de cette agence spécialisée des Nations unies.

L’insurrection de Boko Haram, qui cherche à instaurer un califat dans le nord-est du Nigeria, a fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Le groupe, dont le nom signifie en haoussa – l’une des langues du Nigeria – « l’éducation occidentale est un péché », cible régulièrement les écoles, tout particulièrement celles qui ont un programme laïc. Il a tué au moins 2 295 enseignants et détruit plus de 1 400 établissements, selon l’Unicef.

Kidnapping de masse

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2015, le président Muhammadu Buhari a renforcé l’effort de guerre face au mouvement islamiste armé. Mais même affaibli, Boko Haram, qui a perdu de larges pans de territoire, a poursuivi ses attaques meurtrières, notamment contre des civils, et conserve la capacité de mener des opérations de grande envergure.

En février, l’enlèvement par les djihadistes de 111 écolières à Dapchi, dans le nord-est, avait ainsi choqué le pays. La plupart de ces jeunes filles ont été ensuite libérées, mais ce kidnapping de masse avait ravivé le douloureux souvenir du drame de Chibok, en avril 2014.

Quelque 276 jeunes filles avaient alors été enlevées dans un pensionnat par des insurgés, arrivés par dizaines à la faveur de l’obscurité à bord de camions et de pick-up. Plus de cent d’entre elles seraient toujours détenues par le groupe. Cette tragédie avait ouvert les yeux du monde sur les exactions commises par Boko Haram au Nigeria, déclenchant une vague d’émotion mondiale avec le mouvement « Bring back our girls », relayé jusqu’à la Maison Blanche par la première dame de l’époque, Michelle Obama.