La série « YouTubothèque » invite des artistes à choisir leurs œuvres favorites sur la plateforme de vidéos en ligne YouTube. Une carte blanche permettant de s’ouvrir à leurs différentes influences, qu’elles soient musicales, cinématographiques, littéraires, voire au-delà de la sphère culturelle.


Qu’il est épineux pour un musicien de se débarrasser des étiquettes ! Celle de Nu Folk colle à Barbarossa, alias James Mathé, Londonien révélé en 2013 avec son deuxième album, Bloodline. L’auteur, compositeur et interprète à la barbe rousse y donnait cours à un spleen élégant mâtiné de guitare arpégée et d’electro minimaliste, mais aussi de soul languissante par son grain de voix fébrile. Autant d’éléments pouvant être associés à Bon Iver, James Blake voire Massive Attack... Par le passé, James Mathé loua ses talents de claviériste au folksinger suédois José González, détail facilitant le rapprochement pour les critiques spécialisées.

Imager (2015), son troisième album, s’éloignait pourtant des oripeaux de la guitare acoustique pour des atmosphères synthétiques dépouillées. Mue pleinement accomplie sur Lier, où se décline exclusivement une électro pop feutrée, traversée d’éclaircies lumineuses (les tourbillons émotionnels de Cyclone et de Thickening Air). Pas la moindre faute de goût n’est à recenser sur ce disque enregistré avec Ghost Culture, jeune virtuose électro londonien, ainsi qu’avec le Suédois Joel Wästberg – alias Sir Was –  à la batterie.

Ces deux dernières années, l’étape la plus importante pour Barbarossa ne fut pourtant pas musicale. James Mathé a goûté pour la première fois aux joies de la paternité et a quitté son Albion natale. Ces chamboulements ont inspiré ce disque intimiste, où l’émotion ne se cache plus derrière les figures de style.

1. Portishead, « Roads », Live à Roseland NYC

Portishead - Roads (Live) Roseland NYC HD
Durée : 05:28

Cet extrait m’inspire toujours, particulièrement dans l’esprit de donner des concerts en utilisant seulement de vrais instruments et aucune piste d’accompagnement. Pas de supercherie ou de gadgets, juste de superbes chansons jouées et interprétées par de grands musiciens. C’est ce à quoi j’aspirais pour ce nouveau disque.

2. The Band, « The Last Waltz »

The Band - The Last Waltz - The Weight feat. the staples singers
Durée : 04:35

Je reviens toujours vers The Band quand je compose ou joue de la musique en concert. Encore une fois, quelle musicalité incroyable et osmose entre ces mecs. [Le chanteur et batteur] Levon Helm est fondamentalement mon idole.

3. Neil Young BBC live 1971

Neil Young - In Concert 1971 BBC [1080p]
Durée : 28:56

J’adore entendre ces chansons à cette période précise, avant que quelqu’un ne les connaisse ou ne sache à quel point elles deviendraient importantes.

4. Sir Was, « In the Midst », live session

sir Was and Friends - 'In The Midst' (Official Audio)
Durée : 04:48

Joel Wästberg, alias sir Was, a joué de la batterie sur mon disque. Nous sommes devenus très proches à l’époque où nous jouions ensemble dans le groupe de scène de José González. Joel est tellement talentueux, et son propre projet est mon disque préféré de ces dernières années.

5. This is the Kit, « Moonshine Freeze », Rough Trade live session

This Is The Kit - Moonshine Freeze (Rough Trade Session)
Durée : 03:42

Je connais Kate Stables depuis quelques années car nous jouions souvent lors d’événements liés à notre label d’alors, Fence Records. Nous sommes devenus amis et j’ai eu la chance récemment d’accompagner son groupe en tournée. J’ai passé des moments formidables avec eux à traîner et écouter leur belle musique, nuit après nuit.

Barbarossa, Lier (Memphis Industries).

En concert à Paris, au Pop-up du Label le samedi 14 avril

Barbarossa - Don't Enter Fear (Official Music Video)
Durée : 03:51