Le nouveau secrétaire général du Parti socialiste, Olivier Faure, au 78e congrès du parti, à Aubervilliers, le 8 avril. / THOMAS SAMSON / AFP

Il avait promis « une équipe resserrée, renouvelée et vraiment paritaire ». La promesse est tenue. M. Faure a fait adopter dimanche, devant le conseil national du parti, la liste de son équipe dirigeante. Il a réduit le nombre de secrétaires nationaux de 80 à 24. L’équipe est paritaire et une grande partie des visages sont nouveaux.

Comme « première ministre », M. Faure a choisi Corinne Narassiguin, éphémère députée des Français de l’étranger de 2012 à 2013 et porte-parole du PS. Elle devient numéro 2 du parti, chargée de « la coordination et des moyens ». « C’est un poste qui demande une autorité qu’elle n’a pas forcément, mais elle peut se révéler », a commenté Emmanuel Maurel, ex-candidat arrivé troisième, qui n’était pas présent.

Un duo paritaire de porte-parole a été nommé : Boris Vallaud, le député des Landes, déjà porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale, et Gabrielle Siry, haut fonctionnaire de 27 ans, passée par le cabinet d’Axelle Lemaire et inconnue du grand public. Tous deux ont également un poste de secrétaire national, l’Europe pour M. Vallaud et la formation et le renouvellement pour Mme Siry. « Changer le parti, c’est la tâche la plus difficile. Plus que celle de porte-parole », a déclaré l’ex-candidate aux législatives.

Le premier secrétaire s’était engagé à respecter « la parité réelle ». Il a pris soin de nommer des femmes à des postes clés comme Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg, qui devient trésorière du parti, ou Sarah Proust, qui sera chargée des élections.

Parmi les visages plus connus, quatre anciens ministres de François Hollande sont dans l’organigramme. Mathias Fekl, Hélène Geoffroy, Hélène Conway-Mouret et Ericka Bareights.

Outre M. Vallaud, deux autres députés sont dans l’équipe : Dominique Potier, de Meurthe-et-Moselle et Christine Pirès-Beaune du Puy-de-Dôme. Martine Aubry est remerciée pour son soutien dans la campagne avec la nomination de l’un de ses proches, l’ex-frondeur Jean-Marc Germain, à l’éducation et la culture.

L’ex-coordinateur du parti, Rachid Temal, conserve un poste dans l’équipe dirigeante : il sera chargé des relations avec les partenaires extérieurs, notamment les autres partis politiques.

« Le choix de l’entre-soi »

Autre équilibre que s’était fixé le premier secrétaire : la représentation des territoires. Il a nommé Sébastien Vincini, premier secrétaire de Haute-Garonne, Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ou encore Océane Charret-Godard, vice-présidente de la région Bourgogne Franche Comté. Cette dernière est la seule à avoir soutenu Stéphane Le Foll, tous les autres étaient signataires du texte de M. Faure.

« Olivier Faure fait le choix de l’entre-soi », dénonce Luc Carvounas, qui n’a pas pris part au vote de la liste. « Un secrétariat national est en général pluraliste », abonde M. Maurel. Le premier secrétaire a promis de confier les « chantiers thématiques » a d’autres profils, issus notamment des textes de ses concurrents.

Stéphane Le Foll, lui, a voté pour cette liste mais il prédit « de nombreux délégués à venir ». En effet, d’autres nominations sont déjà prévues pour « renforcer la majorité des secrétariats nationaux », assume Mme Narassiguin. Ce qui pourrait quasiment doubler les postes actuels. Une équipe « resserrée » qui sera donc agrandie très prochainement.