Au huitième jour de grève depuis février pour une revalorisation des salaires, soulignant l’impact « très important » du conflit sur le trafic, Philippe Evain, le président du syndicat de pilotes majoritaire dans les cockpits, a accusé la direction de faire « tout pour que la grève continue ».

La proposition salariale de la direction de la compagnie aérienne a été jugée « totalement indécente » et « totalement farfelue » par le syndicat de pilotes SNPL Air France, qui l’a repoussée mardi. La veille, la direction de la compagnie a proposé un projet d’accord final – soumis à signature jusqu’à vendredi midi – prévoyant une augmentation de 2 % immédiatement et une hausse de 5 % sur trois ans.

« Il n’est pas possible de faire semblant de croire que les augmentations futures de 2019-2020-2021 vont remplacer l’inflation passée », a-t-il dit, ajoutant : « C’est du trompe-l’œil, inacceptable. » Les syndicats souhaitent « un rattrapage parce qu’on a été bloqués pendant six ans ». Il a souligné que l’intersyndicale avait fait lundi « un geste » en revoyant à la baisse sa revendication initiale pour la passer de 6 % à 5,1 % en 2018. « Ce que nous demandons est extrêmement raisonnable », a-t-il dit.

« Matraquer les salaires »

Le responsable du SNPL a fait valoir que la compagnie, « prise en étau entre des charges et des taxes d’ADP [Aéroports de Paris] et de l’Etat » n’a d’autre solution que de « matraquer les salaires ». Selon lui, cela représente près d’« un milliard d’euros » par an. Il a assuré que comme commandant de bord, il ne gagnait « pas un centime de plus qu’un pilote d’easyJet, moins bien qu’un pilote de Transavia, beaucoup moins bien qu’un pilote de Lufthansa, énormément moins bien qu’un pilote de KLM ».

L’intersyndicale de pilotes (SNPL, SPAF, ALTER), d’hôtesses et stewards (SNPNC, UNSA-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) appelle à faire grève également mercredi ainsi que les 23 et 24 avril.