Lors du match Russie-France, le 27 mars à Saint-Pétersbourg. / GRIGORY DUKOR / REUTERS

A deux mois de la Coupe du monde en Russie (14 juin-15 juillet), la Fédération russe de football fait l’objet d’une procédure disciplinaire pour des comportements racistes dans ses tribunes, a appris Le Monde mardi 17 avril, confirmant une information de l’AFP.

Un porte-parole de la FIFA a confirmé que cette action était entreprise à la suite des cris d’imitation de singe entendus en tribune lors du match amical Russie-France, joué le 27 mars à Saint-Pétersbourg. Des cris racistes visant l’attaquant français Ousmane Dembélé avaient été entendus par des photographes. Ceux à destination de Paul Pogba étaient suffisamment forts pour être captés par les micros installés par les diffuseurs.

« Nous avons lancé nos propres enquêtes le lendemain du match (…) pour comprendre ce qui s’est passé, a déclaré le responsable anti-discrimination de la fédération russe (RFU), Alexander Baranov. Nous sommes en contact avec la FIFA, nous sommes disposés à leur envoyer ce que nous trouverons, il n’y a pas de problème. »

Les services de la RFU avaient indiqué au départ n’avoir « rien entendu ou enregistré de ce type », selon son responsable du département sécurité, Alexeï Tolkatchiov, interrogé par Sport Express fin mars.

Trois procédures pour racisme cette saison à Saint-Pétersbourg

L’affaire est embarrassante pour la Fédération russe, qui a fait des efforts pour endiguer le phénomène dans la perspective de la Coupe du monde.

Une campagne de lutte contre le racisme a été entreprise en Russie depuis les incidents impliquant en 2015 le Brésilien Hulk ou le milieu ghanéen Emmanuel Frimpong – ex-joueur de deux clubs russes –, expulsé pour avoir réagi de manière virulente à des injures racistes.
Mais si les incidents ont diminué, ils n’ont pas disparu, comme en témoignent les cris entendus à Saint-Pétersbourg et un rapport de l’organisation FARE, qui a enregistré 89 incidents racistes autour des matchs de football en Russie durant la saison 2016-2017.

Le directeur de cette ONG qui lutte contre les discriminations dans le football et collabore avec la FIFA, Piara Powar, s’était étonné qu’aucune mesure n’ait été prise au moment du match : « Si, fin mars, ces gars [les agents de sécurité et officiels] ne savent pas quoi faire, qu’ils ne mettent pas en place les procédures et protocoles existants, cela s’annonce mal pour la Coupe du monde. »

Il s’agissait du troisième cas de racisme cette saison dans le stade de Saint-Pétersbourg, qui accueillera notamment une demi-finale de la Coupe du monde.