C’est l’un des points les plus durs du débat sur le projet de loi asile et immigration, actuellement en cours à l’Assemblée. Réclamée par une partie des députés LRM, l’interdiction de la rétention des mineurs étrangers ne figure pas dans le texte initial et n’y sera pas ajoutée, mais le gouvernement a finalement donné des gages sur le sujet, mardi 17 avril, afin d’endiguer toute fronde naissante.

Lors de leur réunion de groupe hebdomadaire, dans la matinée, les élus de la majorité ont ainsi appris qu’un groupe de travail allait être créé pour traiter spécifiquement cette question, dans le but de déboucher sur une proposition de loi de la majorité.

Dès lundi soir, lors des premières heures d’examen du texte, cette nouveauté était lisible entre les lignes dans l’intervention du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb en ouverture des débats. Selon La Chaîne parlementaire, ce geste d’apaisement aurait déjà eu des effets positifs puisque les députés LRM contestataires auraient finalement décidé de ne pas déposer d’amendements pour interdire le placement en rétention des mineurs et de leurs familles.

Cette manœuvre du gouvernement rappelle celle qui avait été mise en place lors des débats sur le mariage pour tous, en 2013 ; certains députés PS voulaient profiter du texte pour introduire l’élargissement de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes et le gouvernement, opposé, leur avait de la même manière promis un autre véhicule législatif pour faire passer cette mesure. Cinq ans plus tard, elle n’est toujours pas entrée dans la loi.