Les encours de  sicav et de fonds communs de placement « verts » ont bondi de 49% en 2017 / Andy Roberts/Ojo Images / Photononstop

Les encours des sicav et des fonds communs de placement (FCP) « verts » ont fortement progressé (49 %) entre 2016 et 2017 en Europe, selon une étude de Novethic, un cabinet d’expertise spécialisé dans la finance durable, rendue publique mercredi 18 avril. Ils s’élevaient à la fin 2017 à 32,2 milliards d’euros.

La croissance de ces produits privilégiant les thématiques environnementales s’accélère après les effets de la crise financière de la fin des années 2000, qui avait eu pour conséquence le tassement des en-cours et du nombre de fonds commercialisés. Elle est quatre fois plus importante que celle de l’ensemble des fonds du Vieux Continent.

La progression des en-cours des produits de placement verts s’explique par un effet de performance (10,3 % en moyenne sur un an) pour un volume de 3 milliards d’euros, mais surtout par une collecte qui a atteint 7,2 milliards en d’euros en 2017. « Malgré cette croissance, ces produits ne représentent que 0,3 % des en-cours de sicav et de FCP en Europe », pointe toutefois Dominique Blanc, directeur de la recherche de Novethic.

Le marché des fonds verts est porté par les pays pionniers de l’investissement responsable comme la France (32 % des en-cours) et la Suisse (30 %), qui a développé très tôt une offre environnementale. A l’inverse, l’Allemagne a pris un certain retard dans ce domaine avec seulement 7 % des en-cours, soit le poids des Pays-Bas ou de la Suède.

Attractivité croissante

Le suisse Pictet et les français BNP Paribas et, dans une moindre mesure, Amundi gèrent à eux seuls plus du tiers des fonds verts. Cependant, la présence de l’anglo-saxon BlackRock, ou celle du belge KBC AM, dont le fonds KBC Eco Fund Water a collecté à lui seul 280 millions d’euros, montre que la thématique environnementale a le vent en poupe chez les gérants de fonds.

« Nos analyses du marché des fonds verts européens nous permettent de mesurer l’attractivité croissante de produits financiers qui permettent d’intégrer une dimension environnementale dans sa stratégie d’investissement », souligne Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic. « On peut constater l’impérative nécessité de donner plus d’ampleur à ce type de placements pour répondre à la demande croissante non seulement des investisseurs institutionnels mais aussi des épargnants soucieux de contribuer au financement de la transition de l’Union européenne vers une économie bas carbone. »

A la fin 2017, la thématique de l’eau représentait 11,3 milliards d’euros, suivie de celle de l’environnement (10,5 milliards d’euros), puis de celle du climat (3,9 milliards d’euros). Les fonds dits « low carbon » ont, quant à eux, atteint 2,7 milliards d’euros. Leurs en-cours ont presque doublé en un an grâce à une forte collecte.

Cependant, ces produits misent sur les sociétés ayant la meilleure pratique en ce qui concerne les émissions de carbone, pas forcément les moins polluantes…