L’heure est à la reprise des négociations entre l’Etat et les occupants de la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes. Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, présidera, mercredi 18 avril, une rencontre entre Nicole Klein, préfète de la région Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, et un collectif d’opposants à l’ex-projet d’aéroport, dont des « zadistes », trois mois après son abandon. Cette réunion doit permettre de trouver une issue au conflit, après plus d’une semaine d’opérations de gendarmerie et de heurts entre opposants et forces de l’ordre.

Un collectif composé de trois occupants de la ZAD et de quatre personnes représentant Copains 44, l’Acipa, Naturalistes en lutte et l’Adeca rencontrera le ministre et Mme Klein à partir de 14 h 30 à la préfecture, à Nantes.

« Je ne préjuge rien de la réunion (...). S’ils viennent (...) pour me dire on ne donnera pas nos noms, s’ils ne répondent pas a minima à cette demande, le président de la République a été très clair, il y aura de nouveau des expulsions », expliquait Nicole Klein, mardi.

Si aucun des zadistes ne répond à cette demande de l’Etat, une nouvelle opération d’ampleur visant tous les occupants illégaux pourrait avoir lieu, « car les seuls qui sont en situation régulière sont les quatre agriculteurs historiques qui ont demandé la rétrocession de leurs terres et ceux qui ont une convention d’occupation temporaire, qui souvent exploitent les terres sans habiter là », a poursuivi Mme Klein.

Notre-Dame-des-Landes : 3 000 personnes réunies entre biniou et gaz lacrymogènes

Nouvelle chance, selon la préfecture

Pour la représentante de l’Etat, il s’agit d’une « nouvelle chance » offerte aux occupants de la ZAD, qui doivent d’ici au 23 avril remplir une déclaration d’intention, a-t-elle rappelé. Ce formulaire « n’a aucune valeur juridique et ne crée pas de droits. Ce n’est pas un tri, c’est savoir le nom de la personne, où elle veut s’installer, ce qu’elle veut faire, ce qui paraît partout ailleurs quelque chose de possible », dit-elle. Il pourra y avoir des projets collectifs et autres qu’agricoles, « mais il faut donner son nom », a insisté Nicole Klein.

Il pourra y avoir des projets collectifs et autres qu’agricoles, « mais il faut donner son nom », a rappelé Nicole Klein. / STEPHANE MAHE / REUTERS

« Je trouve ça absolument incompréhensible de ne pas vouloir donner son nom. (...) L’Etat a tenu ses engagements. Pour l’instant, c’est de l’autre côté que ça ne bouge pas. Puisque aucun projet n’a été déposé avec un nom, il n’y a eu aucune adhésion à la Mutualité sociale agricole (MSA). Je comprends bien qu’il faut du temps, mais il y a déjà du temps qui est passé », a-t-elle également souligné.

L’Etat ne fermera pas la porte à des coopératives ou à des GAEC (groupements agricoles d’exploitation en commun) à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, mais « ce ne sera pas le Larzac, ça a été dit et redit », a réitéré la préfète.

Les occupants lui ont fait parvenir, quelques jours avant le lancement des opérations d’expulsion, une proposition de convention collective englobant environ 500 des 1 650 hectares de la ZAD, mais « il n’y avait pas un seul nom sur le projet », selon la représentante de l’Etat.

Poursuite des opérations de déblaiement

Vingt-neuf squats ont été détruits dans les premiers jours des opérations d’expulsion. Les forces de l’ordre poursuivaient mercredi, au dixième jour des opérations de gendarmerie dans la zone, les opérations de déblaiement des deux axes routiers traversant la ZAD, notamment des barricades érigées chaque nuit par des zadistes.

Nicolas Hulot doit rencontrer également les représentants du monde agricole du département et des élus locaux du territoire, selon la préfecture. Un point-presse se tiendra à 16 h 30 en préfecture à l’issue de la réunion avec la délégation d’opposants.