Lors d’une manifestation d’étudiants contre le blocage, à Montpellier, le 22 mars. / NANDA GONZAGUE POUR "LE MONDE"

Une quinzaine d’universités étaient perturbées, mercredi 18 avril. Dans quelques campus, le mouvement semble prendre racine alors que d’autres connaissent des troubles temporaires. En un mois de mobilisation étudiante contre la loi sur l’orientation et réussite des étudiants, une trentaine d’universités ont été concernées à un moment donné par une occupation de salle, un blocage partiel ou complet ou encore des délocalisations de cours ou d’examens.

  • A Montpellier-III, les occupants sont sommés de partir

C’est la première décision du genre : le tribunal administratif a ordonné mercredi aux occupants de l’université Montpellier-III-Paul-Valéry, bloquée depuis la mi-février, de « libérer les lieux sans délai ». La balle est maintenant dans le camp du président de l’université, qui avait déposé ce recours : c’est à lui de faire la demande d’une intervention des forces de l’ordre auprès du préfet.

Le tribunal a par ailleurs, dans une autre ordonnance, confirmé que certains examens pouvaient se dérouler à distance, comme en avait décidé la présidence de l’université Paul-Valéry, en rejetant la demande de Solidaires et SUD-Education de les suspendre.

  • Le principal campus de l’université de Rouen fermé

A la suite du blocage de plusieurs bâtiments, le président de l’université de Rouen, Joël Alexandre, a décidé, mercredi, de fermer de jeudi à samedi inclus son principal campus. « Tous les cours prévus ces jours sont annulés et les examens reportés » sur le campus de Mont-Saint-Aignan, précise l’université dans un communiqué.

  • A Strasbourg, la reprise des cours votée par les étudiants

Les étudiants de l’université de Strasbourg, où plusieurs bâtiments sont bloqués depuis trois semaines, ont voté pour la reprise des cours à 71,88 % lors d’une consultation électronique organisée par la présidence de l’établissement.

  • Les examens délocalisés à Aix-Marseille et Bordeaux

Sur le campus d’Aix, la faculté de lettres et droit a été perturbée ces derniers jours : l’accès au bâtiment Egger est complètement bloqué. Mais l’université assure que les examens ont pu se tenir, en étant délocalisés dans d’autres bâtiments. A Marseille, un bâtiment du site Saint-Charles de la faculté des sciences est toujours occupé par « une vingtaine d’étudiants », selon l’université. Une prochaine AG devrait se tenir jeudi 19 avril à 16 heures pour décider de la suite du mouvement.

A Bordeaux, les examens en sciences humaines ont été délocalisés pour contourner le blocage et devraient se tenir à partir de la semaine prochaine.

  • En Ile-de-France, plusieurs sites universitaires et Sciences Po bloqués

L’université de Paris-VIII-Saint-Denis restait bloquée mercredi, aucune activité d’enseignement ou de recherche ne pouvaient se tenir. Le comité de mobilisation des étudiants appelle, par ailleurs, à « la tenue de la prochaine coordination nationale des étudiants » dans ses murs, samedi 21 et dimanche 22 avril.

La contestation a, par ailleurs, gagné Sciences Po, où des étudiants ont bloqué l’entrée dans la nuit de mardi à mercredi.

D’autres universités parisiennes sont toujours perturbées. A Paris-I, le site de Tolbiac demeure bloqué. Les étudiants qui l’occupent ont dénoncé les déclarations du président de l’université, George Haddad.

A Paris-Nanterre, près de 1 600 participants ont voté mardi la reconduction du blocage jusqu’à jeudi, date de la prochaine AG. La grande majorité des bâtiments sont bloqués alors que les examens devaient se tenir cette semaine. L’administration dit réfléchir « très concrètement aux modalités de report des partiels qui n’auront pas pu se tenir cette semaine, ainsi que d’organisation des examens à venir ».

Sur le site de Clignancourt de Sorbonne-université (Paris-IV), ainsi que le site de Censier de Paris-III, perturbés la semaine dernière, une semaine de vacances ou révisions a débuté. A Paris-III, l’administration précisait le 13 avril que, « comme prévu par le calendrier universitaire, l’université [était] fermée la semaine du 16 au 21 avril ».

  • A Rennes-II, le président n’exclut pas un recours à la force

Le président de l’université de Rennes-II n’a, de son côté, pas exclu mardi de recourir à la force publique, au lendemain d’un vote qui a reconduit le blocage jusqu’au 30 avril. « Sur le volet politique, j’ai déjà pris contact à plusieurs reprises avec le ministre (…) mais, sur le volet de la sécurité, je suis inquiet de l’évolution des conditions dans les bâtiments occupés, et si l’intervention policière est la seule possible, je serai obligé d’y recourir », a déclaré Olivier David à l’AFP. Les personnels mobilisés ont proposé aux étudiants d’organiser une AG commune jeudi 19 avril.

  • Un vote électronique organisé jeudi à l’université de Lorraine

Les étudiants des sites de Nancy et Metz seront amenés à se prononcer par voie électronique jeudi 19 avril sur la suite de la mobilisation.

  • D’autres campus toujours bloqués

A l’arrêt depuis plus de deux semaines, le campus Tertre de lettres à Nantes restait bloqué mercredi. C’était également le cas à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, où les examens ont été reportés au début de juin.