« King of Eden » / © Takashi Nagasaki / Ignito

Nouveauté des éditions Ki-oon, King of Eden nous fait voyager sur tous les continents, avec un scénario impliquant plusieurs groupuscules terroristes internationaux dans une chasse mortelle dont ils sont à la fois les acteurs et les proies. L’histoire commence en Espagne, où un village entier est rasé par les flammes et où s’empile un monceau de cadavres calcinés et défigurés par une mystérieuses affection. La même scène se répète dans des villages thaïlandais, chinois, écossais… et les gouvernements s’émeuvent de ces massacres aveugles. Un témoin semble être toujours présent, apparemment immunisé, mais fuyant comme une anguille.

« King of Eden » / © Takashi Nagasaki / Ignito

King of Eden développe un récit original dans une veine assez classique de thriller à suspense. Son auteur, Takashi Nagasaki, sexagénaire japonais multicarte, a un CV bien fourni dans l’écriture de scénarios de manga. On a pu le voir récemment dans la série Inspecteur Kurokôchi, mais il est surtout célèbre pour sa collaboration avec Naoki Urasawa, de manière répétée, sur ses œuvres les plus connues. C’est de son esprit assez compliqué qu’est sorti 20th Boys, le cultissime Monster, ou encore plus récemment Billy Bat et Pluto. On reconnaît d’ailleurs assez vite son style narratif tortueux et complexe dans cette histoire qui ratisse large dans la géographie et l’histoire mondiale.

Cela pourrait être une simple histoire de zombies, ou de virus meurtrier, ouvrant la voie à un classique survival (High School of the dead, I’m a Hero, Parasyte...), mais Takashi Nagasaki a eu la bonne idée d’ancrer son récit dans une trame historique et religieuse ambitieuse, faisant référence à l’Ancien Testament, l’animisme néolithique, les proto-religions de la Perse des rois achéménides et le vampirisme. Vaste programme qui intrigue, et donne une profondeur inédite à ce type de manga. Le succès de récits à suspense inspirés des religions n’est plus à démontrer, depuis Indiana Jones et le Da Vinci Code qui ont marqué les esprits.

« King of Eden » / © Takashi Nagasaki / Ignito

Pour cette nouvelle collaboration, c’est avec Lee Sang-cheol, un jeune dessinateur sud-coréen, que Takashi Nagasaki s’est associé. C’est la première série éditée en volumes de ce jeune mangaka dont le trait réaliste et la vivacité ne sont pas sans rappeler celle de Naoki Urasawa. La série est en cours de parution en Corée du Sud, avec cinq volumes disponibles à ce jour. Deux volumes sont en librairie en France, le troisième est prévu pour le 3 mai.

« King of Eden » / © Takashi Nagasaki / Ignito

King of Eden, de Takashi nagasaki et Lee Sang-cheol, aux éditions Ki-oon. Série en cours (cinq tomes au Japon), deux tomes disponibles en France. Tome 3 disponible le 3 mai, 7,90 euros.