Partout dans le monde, les diplômés éprouvent le besoin d’enrichir et de renouveler leurs connais­sances. Et les entreprises poussent dans le même sens. A côté des organismes spécialisés, universités et grandes écoles cherchent donc à se renforcer sur ce marché en forte croissance. Certaines institutions comme la française Insead ou l’espagnole IESE y réalisent d’ailleurs l’essentiel de leur activité.

Madrid, Lausanne... et Paris

Dans le domaine du management, l’Europe semble en pointe. « Les institutions européennes ont davantage développé leur pôle “executive education” que les ­universités d’outre-Atlantique », ­observe Nathalie Lugagne, directrice déléguée en charge du secteur à HEC. Selon un récent classement publié par le Financial ­Times, les business schools du Vieux Continent trustent sept des dix premières places dans le monde pour cette activité. L’IESE et l’IMD (Institut de management) de Lausanne s’y classent en tête, devant l’américaine Duke University, HEC et l’Insead figurant respectivement au septième et au neuvième rang.

La business school espagnole IESE propose, outre ses MBA à temps plein ou à temps partiel, une large gamme de programmes de tous formats, ­modulaires, à distance, personnalisés. / IESE.EDU

L’IESE bénéficie notamment de son positionnement d’école « globale », avec des campus à ­Barcelone et Madrid, mais aussi à Munich, Sao Paulo, New York et Nairobi. L’établissement se distingue par son approche ­ « humaniste » de la formation : « Notre mission consiste à aider les dirigeants à exercer une action ­positive et en profondeur sur la ­société, explique Franz Heukamp, le doyen. Cela va bien au-delà du rôle traditionnel d’une business school : nous avons une vision très large de ce que peut réaliser le monde des affaires et de la poli­tique. »

Autres atouts de l’école ­madrilène, sa faculté de très haut niveau, et son réseau de 40 000 diplômés, présents dans le monde entier. Outre ses MBA à temps plein ou à temps partiel, l’IESE ­offre une large gamme de programmes de tous formats, ­modulaires et/ou à distance, ou encore personnalisés.

Pour sa part, l’IMD s’est forgé une solide réputation pour ses enseignements dans trois domaines : le management général, le leadership, et la transformation numérique des organisations. L’institut suisse propose une quarantaine de programmes « interentreprises », et des séminaires sur mesure. De grands patrons comme ceux de Ranstad ou de Nestlé interviennent régulièrement à Lausanne ou sur le campus de l’IMD à Singapour.

Aux Etats-Unis, le e-learning très développé

Aux Etats-Unis, retourner à l’université après quelques années d’expérience – notamment après un bachelor – est une pratique répandue. Mais les universités se heurtent à la concurrence des organismes privés de formation et des community c­olleges, qui dispensent un enseignement de ty­pe professionnel. Les formations à distance sont très développées : la plupart des universités en proposent un grand nombre.

Côté ingénieurs, les institutions américaines les plus connues, à l’instar de Stanford, Harvard, GeorgiaTech ou CalTech (California Institute of Technology), ont largement développé leurs activités de formation ­continue. Le Massachusetts Institute of Technology offre ainsi un système de crédits (continuing education units) pour des cursus non diplômants, ainsi qu’un large éventail de programmes de tous types, pour l’essentiel dans trois domaines : l’innovation technologique, l’intelligence artificielle et la finance.

Des besoins gigantesques en Afrique et en Asie

En Asie, la formation continue se déroule le plus souvent inté­gralement au sein de l’entreprise, avec le concours de prestataires extérieurs. Quelques grands groupes acceptent cependant d’envoyer leurs futurs dirigeants ­suivre un MBA aux Etats-Unis.

Mais le grand marché de demain est celui des pays émergents. Les besoins y sont gigantesques, en particulier pour l’en­cadrement ­intermédiaire et les ingénieurs. Les grands ­acteurs mondiaux ­affûtent leurs armes pour s’imposer dans ces pays – y compris les écoles françaises comme HEC, Centrale-Supélec ou EM Lyon, de plus en plus présentes en Afrique ou en Asie.

Découvrez notre dossier spécial formation continue diplômante

Le Monde publie, dans son édition datée du jeudi 12 avril, un supplément dédié à la formation continue dipômante. Car le projet de loi « avenir professionnel », qui sera présenté le 27 avril en conseil des ministres, impose une nouvelle philosophie, celle de salariés en mouvement « tout au long de leur vie », pour qui les diplômes et certifications seront une garantie d’emploi.

Les différents articles du supplément sont progressivement mis en ligne sur Le Monde.fr Campus, rubrique Formation des cadres et Le Monde.fr Economie, rubrique Emploi/Formation.