La longue histoire d’amour, riche et tumultueuse, entre Arsenal et Arsène Wenger prendra fin dans un mois. L’occasion de revenir sur les grands joueurs que le manager français a entraînés au sein des Gunners, avec lesquels il a notamment remporté trois titres de champion et sept coupes d’Angleterre.

Le Monde propose son onze type de l’ère Wenger, un 4-3-3 forcément subjectif.

Gardien de but : David Seaman (564 matchs avec Arsenal)

David Seaman, le gentleman au catogan, en 2001 face à Chelsea. / HUGO PHILPOT / AFP

Déjà installé depuis six ans dans les cages londoniennes lorsque Wenger arrive, le célèbre gardien au catogan et à la moustache, en avance sur son temps, a été l’un des piliers des succès de l’Alsacien. Il a joué 253 matchs sous ses ordres et remporté deux titres de champions et trois Coupes. Portier au style typiquement british, Seaman a également disputé une finale de coupe de l’UEFA perdue en 2000 face à Galatasaray.

Latéral droit : Lee Dixon (616 matchs)

Oui, c’est bien Tony Vairelles à côté (Lens-Arsenal, 1998). / OLIVIER MORIN / AFP

Autre grognard des Gunners, Dixon évoluait depuis 1987 à Arsenal, du temps où l’équipe était surnommée « Boring Arsenal ». À son arrivée, Wenger s’est appuyé sur ce latéral infatigable et à l’état d’esprit irréprochable (233 matchs). Pas de quoi développer un amour fou du côté du défenseur anglais, qui s’est payé son ancien coach dans la presse en mars : « Si Ashley Cole est devenu l’un des meilleurs arrières gauches au monde, le mérite revient entièrement à Tony Adams qui s’est comporté comme un entraîneur pour lui. »

Latéral gauche : Ashley Cole (228 matchs)

Ashley Cole en 2002. / ODD ANDERSEN / AFP

Ashley Cole, justement, est sans conteste le meilleur latéral gauche ayant joué sous les ordres du technicien français. Cole a arpenté inlassablement son couloir gauche, prototype du latéral moderne, rapide et ultra-offensif. Finaliste malheureux de la Ligue des champions en 2006 avec le club de ses débuts, il remportera la prestigieuse compétition en 2012 avec… Chelsea, rival qu’il avait rejoint six ans plus tôt.

Défenseur central : Sol Campbell (211 matchs)

Sol Campbell's Goal | UCL Final 2006 vs Barca
Durée : 00:08

Son arrivée en 2001 en provenance de Tottenham, considéré comme le rival historique d’Arsenal, fait se lever une tempête. Il devient un traître aux yeux des Spurs, d’autant qu’il participe grandement aux belles années des Gunners. Il remporte deux titres de champion et une Cup. Il est même le buteur d’Arsenal lors de la finale perdue de Ligue des champions face à Barcelone en 2006.

Défenseur central : Martin Keown (444 matchs)

Martin Keown face à Chelsea, en 2001. / ADRIAN DENNIS / AFP

On aurait pu – dû ? – sélectionner l’emblématique Tony Adams pour épauler Sol Campbell mais on a choisi de mettre en valeur son fidèle partenaire, Martin Keown. Les deux hommes ont sans doute formé la meilleure charnière centrale de l’histoire d’Arsenal. Keown aura été un titulaire indiscutable, à l’exception de sa dernière saison en 2003-2004 où le jeune Kolo Touré le supplante. Mais il dispute quand même trois matchs et participe à la saison des records, celle où Arsenal demeure invaincue en Premier league. Il est le dernier joueur de l’ère George Graham, le prédécesseur de Wenger, à quitter le club.

Milieu de terrain : Patrick Vieira (406 matchs)

Roy Keane Vs Patrick Vieira●Wild Moments●The Biggest Rivalry In Football
Durée : 07:54

Patrick Vieira est l’une des premières recrues de Wenger à Arsenal. Il symbolise l’inflexion française que l’Alsacien a donnée à ce club du nord de Londres. Les recrues tricolores seront nombreuses, avec plus ou moins de réussite : de Guillaume Warmuz au dernier en date, Alexandre Lacazette. Vieira, parti trop jeune au Milan AC, s’impose immédiatement à Arsenal dont il est nommé capitaine. De 1996 à 2005, il est incontournable au milieu de terrain et ses duels avec l’Irlandais de Manchester United Roy Keane sont devenus mythiques. Il pourrait bien être le successeur de son mentor sur le banc d’Arsenal.

Milieu de terrain : Fredrik Ljungberg (318 matchs)

Fredrik Ljungberg dans un match contre Manchester City, en 2006. / PAUL ELLIS / AFP

Le Suédois a évolué neuf ans à Arsenal. Très offensif, il a inscrit 72 buts durant sa carrière chez les Gunners. Lors de la saison du doublé championnat-Cup en 2001-2002, Ljungberg est élu joueur de l’année en Premier league. À son départ en 2007, à l’âge de 30 ans, sa carrière déclinera avec des passages aux États-Unis (Seattle et Chicago), au Japon et même en Inde.

Milieu de terrain : Ray Parlour (464 matchs)

Dennis Bergkamp et Ray Parlour, en 2002. / ADRIAN DENNIS / AFP

Le palmarès a fait pencher la balance au bénéfice de Ray Parlour au détriment de Cesc Fabregas. Le premier, qui a disputé 327 rencontres avec Wenger, est un pur produit des Gunners. À l’inverse de l’Espagnol, formé au Barça et qui n’a gagné qu’une Cup avec les Gunners, ce milieu de terrain anglais a notamment participé aux titres de 1998, 2002 et 2004. Les supporteurs lensois se souviennent de son altercation avec Cyril Rool en Ligue des champions en 1998. Parlour avait été exclu.

Attaquant : Thierry Henry (370 matchs)

Thierry Henry ● Best Arsenal Goals With English Commentary
Durée : 15:09

Plus qu’un autre, « Titi » a symbolisé l’Arsenal de Wenger. Pendant son passage chez les Gunners, il a battu tous les records. Devant Ian Wright et ses 185 buts (deux saisons avec Wenger), il est devenu le meilleur buteur de l’histoire du club grâce à ses 228 buts. Il a été à quatre reprises meilleur buteur de Premier League. Un seul regret pour lui : comme d’autres joueurs emblématiques, Thierry Henry n’a jamais gagné la Ligue des champions avec Arsenal. Il a dû attendre son départ à Barcelone pour ajouter ce trophée à son palmarès.

Attaquant : Dennis Bergkamp (423 matchs)

Bergkamp's wonder goal against Newcastle United.
Durée : 02:00

Le génial attaquant néerlandais a débarqué dans la capitale anglaise un an avant la prise de pouvoir d’Arsène Wenger. Cela n’a pas empêché l’entraîneur français d’en faire l’un de ses hommes de base pendant dix saisons. Très élégant, capable d’inscrire des buts fantastiques, Bergkamp est peut-être le joueur le plus fin et le plus doué de l’histoire d’Arsenal.

Attaquant : Robert Pirès (370 matchs)

Robert Pirès dans un match contre Lyon, en 2001. / GÉRARD MALIE / AFP

En six saisons à Arsenal, Pirès a marqué l’histoire du club. Sa barbichette, alliée à sa virtuosité, lui ont valu en Angleterre le surnom de « mousquetaire ». En compagnie, de Vieira, d’Henry mais aussi de son compère Sylvain Wiltord, il a grandement participé aux belles campagnes des années Wenger : deux titres de champion et deux coupes. Sa présence aux côtés des incontournables Thierry Henry et Dennis Bergkamp n’est donc pas usurpée, même si la lutte a été rude avec des joueurs comme Robin van Persie, Nwankwo Kanu ou Marc Overmars.