Documentaire sur France 2 à 20 h 55

Blue Planet II : The Prequel
Durée : 05:06

Après avoir sondé les ­secrets du monde marin dans Planète bleue (2001), la BBC propose une nouvelle série documentaire. Coproduite avec plusieurs chaînes étrangères, dont France Télévisions, cette suite, composée de sept épisodes, sera diffusée en deux parties.

Près de quatre ans de production à travers trente-neuf pays ont été nécessaires à la réalisation de cette odyssée au cœur des océans et de leurs rivages. Le résultat est bluffant. On plonge volontiers dans les entrailles de cette planète bleue, à la rencontre de ses habitants et de ses curiosités.

Se nourrir, se reproduire et survivre. Appuyée par un socle de données scientifiques, Planète bleue révèle le quotidien des animaux marins, à la surface de l’eau comme dans les abysses. Théâtre de tous les dangers, la vie aquatique illustre parfaitement la notion de chaîne alimentaire, où chaque prédateur se fait proie. Une famille de poissons-clowns à la recherche d’un cocon familial, des hordes de mérous se reproduisant au péril de leur vie ou encore de jeunes sternes prenant leur envol : on assiste à une véritable épopée, faite de combats, de délivrances, d’allégresse et de moments de poésie. Le film varie habilement les registres, de la saynète comique aux épilogues tragiques ou inattendus, comme lorsqu’on découvre que certains poissons – en l’occurrence les labres à tête de mouton femelles – se transforment, après un certain âge, en mâles.

Dans Planète bleue, les animaux constituent des personnages à part entière. Des héros dont les ­caméras se sont approchées au plus près, pour capter leurs mouvements, mais aussi leurs émotions. En témoigne notamment une scène de chasse filmée à dos d’orque. Les dernières innovations en matière de techno­logie et de plongée ont en effet permis aux équipes du film de tourner des scènes inédites, en allant toujours plus profond, plus longtemps et le plus discrètement possible.

James Honeyborne raconte le tournage de Planète Bleue
Durée : 03:04

Mais les animaux et autres crustacés n’ont pas le monopole du grand bleu. Les forces de la nature, les marées et les vagues, restent de véritables architectes marins, qui sculptent le littoral. Rien d’étonnant quand on sait que lorsqu’elles se brisent sur les ­côtes, au large du Portugal, certaines vagues dégagent une puissance phénoménale

Le documentaire alterne dramatisation et contemplation. Mention spéciale pour le ballet aquatique des raies Mobula, au large de la mer de Cortez, au nord du Mexique, qui, après avoir sauté au-dessus de l’eau, s’élancent à la poursuite de planctons phosphorescents, dans une séquence magique. Toutes ces ­tranches de vie sont commentées avec saveur par le comédien François Morel. Une place importante est aussi donnée aux bruitages, qui viennent s’ajouter à des partitions orchestrales ­omniprésentes.

Performances visuelles

Si les transitions sont parfois laborieuses – conséquence, sans doute, du redécoupage des épisodes –, l’ensemble reste captivant. Destiné aux petits comme aux grands, le film n’en oublie pas la problématique du réchauffement climatique, abordée dans une ultime séquence. Un ennemi tacite aux répercussions tragiques, qui vient s’immiscer dans cette vie sauvage vide d’homme. Riche en performances visuelles plus qu’en démonstrations scientifiques, ce spectacle ravira autant les amateurs de documentaire animalier que les ­néophytes.

Planète bleue, Voyage au cœur des océans, de James Honeyborne et Mark Brownlow, 1/2 (GB, 2018, 90 min). Suivi du « making of ». La seconde partie sera diffusée le samedi 28 avril.