Donald Trump et Emmanuel Macron, le 24 avril. REUTERS/Jonathan Ernst / JONATHAN ERNST / REUTERS

C’est peu dire que cette conférence de presse était attendue. Déjà, parce qu’elle a commencé avec plus d’une demi-heure de retard. Surtout, parce qu’il s’agissait de voir si le président américain, Donald Trump, et le président français, Emmanuel Macron, avaient réussi à trouver un terrain d’entente sur les principaux dossiers diplomatiques particulièrement tendus du moment.

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  • Accord sur le nucléaire iranien

« On ne déchire pas un accord pour aller vers nulle part, on construit un nouvel accord qui est plus large et qui permet de couvrir l’ensemble de nos préoccupations », a déclaré Emmanuel Macron. Une réponse directe à Donald Trump qui avait promis à ses électeurs de « déchirer » l’accord avec l’Iran et ne semble pas avoir changé d’avis sur sa volonté de supprimer cet accord qu’il a jugé à nouveau « très mauvais », mardi.

La France a évoqué pour sa part un plan en quatre volets : bloquer toute activité nucléaire iranienne jusqu’en 2025, empêcher à plus long terme toute activité nucléaire, stopper les activités balistiques de l’Iran et créer les conditions d’une stabilité politique dans la région.

« Nous n’avons pas les mêmes positions de départ sur ce point » et « nous avons eu une discussion très approfondie sur le sujet », a déclaré M. Macron, en ajoutant souhaiter « pouvoir travailler à un nouvel accord avec l’Iran » à plus long terme. M. Trump a de son côté réclamé un nouvel accord avec des fondations « solides ». « C’est un accord aux fondations pourries, c’est un mauvais accord, une mauvaise structure », a affirmé le dirigeant américain.

« La discussion que nous avons eue ensemble permet en tout cas d’ouvrir la voie de ce nouvel accord, qui me paraît indispensable », a répondu Emmanuel Macron.

  • Conflit en Syrie

Concernant le conflit syrien, Donald Trump a répété sa volonté de retirer toutes les troupes américaines de Syrie. Le président américain a également appelé les pays arabes à relever « énormément » leurs contributions financières aux efforts occidentaux pour contrer l’influence de l’Iran au Proche-Orient, afin que Téhéran ne profite pas des victoires contre le groupe Etat islamique (EI).

De son côté, Emmanuel Macron a affirmé que la France « a décidé d’augmenter (sa) contribution » à la coalition, répétant que l’objectif est « de terminer ce travail contre Daech et nos ennemis ».

« Au-delà de nos troupes, nous allons devoir construire la paix, et nous avons besoin d’un nouveau cadre inclusif pour être sûrs que le peuple syrien pourra vivre en paix. Nous devons être sûrs qu’il n’y a aura pas d’hégémonie dans la région. »

Là encore, Emmanuel Macron et Donald Trump affichent toujours une différence de vision importante : quand le premier aborde la question syrienne sur l’angle de la lutte contre le terrorisme, le second le fait sur l’angle de la lutte contre l’influence iranienne dans la région.

  • Corée du Nord

Le président américain a exhorté Pyongyang à éliminer tout son arsenal nucléaire, précisant ce qu’il entendait exactement avec ses multiples appels à la « dénucléarisation » du régime totalitaire avant un sommet très attendu avec le dirigeant nord-coréen. « Ça veut dire se débarrasser de leurs bombes atomiques. Très simple. Ils se débarrassent de leurs bombes atomiques », a répondu Donald Trump à un journaliste lors de la conférence de presse.

  • Relations franco-américaines

Les deux chefs d’Etat ont affiché une grande connivence, se serrant la main à plusieurs reprises au cours de la brève allocution. « Je l’aime beaucoup », a ainsi martelé Donald Trump à propos d’Emmanuel Macron, estimant que « nos réunions vont être utiles."

« Cher Donald, merci à vous pour votre accueil. (…) Vous avez rappelé l’importance et la profondeur des liens qui nous unissent. Ce sont des liens basés sur nos intérêts réciproques et notre attachement profond à la liberté et la paix », a répondu pour sa part le président français.

Sans annoncer d’éléments précis, Donald Trump a également fait savoir que lui et M. Macron avaient « discuté de la vigoureuse collaboration économique entre [les] deux pays » et a déclaré que les Etats-Unis avaient « hâte d’explorer de nouvelles pistes pour développer les échanges bilatéraux ». Emmanuel Macron, lui, a insisté sur la nécessité de « respecter le droit international commercial » et sa volonté de voir les entreprises françaises et états-uniennes « travailler dans un cadre clair ».