Dans les rayons de la libraire Galignani, rue de Rivoli, à Paris, un bureau quasi présidentiel a été installé. Plusieurs stylos à plume et un bouquet de roses rouges fraîches y ont été déposés. François Hollande vient dédicacer Les Leçons du pouvoir, son livre qui, selon l’éditeur, Stock, se vend très bien. A quelques mètres de ses bureaux parisiens, il poursuit sa tournée des librairies, commencée le 14 avril à Tulle (Corrèze) et qui doit s’achever en juin.

Un an jour pour jour après le premier tour de l’élection présidentielle, l’ancien chef de l’Etat semble en campagne. « Oui, c’est vrai que cela y ressemble, confirme-t-il auprès des journalistes venus assister à la dédicace. Je vois des gens sortir de leur maison et qui me disent tout le plaisir qu’ils ont de me voir. Ce contact me manquait, c’est très bien qu’on se retrouve. »

« Un président travaille toujours pour ses successeurs »

Dans la longue file qui traverse la librairie, les nostalgiques du quinquennat sont venus « le remercier ». Comme ce couple de femmes d’origine italienne, Francy Pettricione et Marie Chiapperiro : « On voudrait qu’il revienne ! Macron, c’est comme Renzi, il n’est pas socialiste », estiment-elles en cœur. « Je reviens avec ce livre », répond M. Hollande qui se refuse à tout bilan du quinquennat : « Méfions-nous de ces anniversaires qui sont partiels. On ne juge pas une politique sur un an. Un président travaille toujours pour ses successeurs », ajoute-t-il, dans une référence aux bons résultats économiques qu’il estime avoir laissés à Emmanuel Macron.

Au fil des dédicaces, qu’il tente de personnaliser pour chacun, l’ex-premier secrétaire du PS glisse des messages politiques. A Jean, venu avec un précédent ouvrage de 2012, Changer le destin (Robert Laffont), M. Hollande ajoute, sous le titre : « C’est le lot des présidents, ce qui compte, c’est celui des Français. » « Je suis comptable à la Sécurité sociale », se présente un quadragénaire parisien. «… Sécurité sociale qui est à l’équilibre maintenant, ou presque ! », se félicite François Hollande en lançant des regards appuyés vers les journalistes qui tendent leurs micros.

Affable, souriant, il se prête au jeu des photos et manie l’humour, comme à son habitude. A un électeur qui se présente comme « écologiste », il raconte une anecdote de la COP 21. « Le Nicaragua n’était pas sûr de signer, on me demande d’appeler le pape. Le temps qu’il rappelle, Fabius avait frappé avec son marteau et l’accord était adopté. Un miracle, sans doute ! »

L’ex-député socialiste Razzy Hammadi passé, comme Julien Dray, pour faire « un clin d œil » pense lui aussi à un éventuel retour : « Il a ça dans les tripes, mais ce n’est pas forcément ce qu’il a dans la tête. » Pour le moment.