Le PDG de Vinci, Xavier Huillard, à Paris, le 17 avril. / ERIC PIERMONT / AFP

C’est une acquisition qui tombe à point nommé. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, vient de commencer sa visite officielle aux Etats-Unis, le groupe de BTP Vinci a annoncé, mardi 24 avril, l’acquisition de douze plates-formes aéroportuaires détenues jusqu’ici par l’américain Airports Worldwide. Pour l’heure, Vinci s’est refusé à communiquer le montant de l’opération. Elle intervient moins d’une semaine après la reprise de l’aéroport d’Amman (Jordanie) par le groupe ADP, dont Vinci est actionnaire à 8 %.

Grâce à l’achat des plates-formes d’Airports Worldwide, qui gère un trafic annuel de 25,6 millions de passagers, Vinci « change de dimension », se félicite le groupe. Sa filiale, Vinci Airports, présidée par Nicolas Notebaert, devient en effet « le numéro quatre mondial » du secteur, avec un trafic annuel total de plus de 182 millions de passagers.

Cette opération permet surtout à Vinci de mettre le pied aux Etats-Unis, « le premier marché aérien mondial ». Le groupe gérera désormais l’aéroport international d’Orlando, en Floride. Le portefeuille d’Airports Worldwide recèle quelques autres pépites, à l’instar des plates-formes internationales du Costa Rica, qui bénéficient de l’essor touristique du pays.

La véritable cible : le groupe ADP

La gestion d’aéroport est le relais de croissance du groupe Vinci. Démarrée en sourdine en 1995, avec la reprise deux plates-formes au Cambodge, à Siem Reap et à Phnom Penh, elle n’a pris son envol qu’en 2013. Cette année-là, Vinci a acheté en une seule fois les dix aéroports continentaux du Portugal.

En 2017, le chiffre d’affaires de Vinci Airports a atteint 1,4 milliard d’euros (+ 33,5 %). C’est bien peu comparé aux 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires de Vinci Autoroutes, le navire amiral du groupe. L’an dernier, le nombre de passagers qui ont transité par les plates-formes de Vinci Airports a augmenté de 12,4 %.

Malgré cette forte croissance, la filiale du groupe de BTP reste encore très loin du groupe ADP. Le gestionnaire d’aéroport dirigé par Augustin de Romanet pèse lourd : 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et 225 millions de trafic passagers en 2017. Le rachat des plates-formes d’Airports Worldwide ne semble qu’une mise en bouche pour Vinci Airports. La véritable cible de la filiale de Vinci, c’est le groupe ADP. Son éventuelle privatisation pourrait permettre à Vinci de devenir le numéro un mondial du secteur.