La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a levé partiellement le contrôle judiciaire de Murielle Bolle, personnage clé dans l’affaire Grégory. Conséquemment, elle est « autorisée à rentrer chez elle », a déclaré le procureur général Jean-Jacques Bosc, mercredi 25 avril.

« La chambre de l’instruction a fait droit partiellement à la demande de main levée du contrôle judiciaire de Murielle Bolle, qui est autorisée à rentrer chez elle », a déclaré M. Bosc à l’Agence France-Presse. Toujours mise en examen, Murielle Bolle a toutefois toujours l’interdiction d’entrer en contact avec les protagonistes de l’affaire.

Un des avocats de Mme Bolle, Me Christophe Ballorin, a souligné qu’il s’agissait d’un « énorme soulagement » pour sa cliente, dont « l’objectif essentiel était de reprendre le cours de sa vie dans les Vosges, ce qu’elle va s’empresser de faire ».

Après une première demande rejetée à la fin de janvier, les avocats de Murielle Bolle avaient plaidé le 13 avril la levée ou, à défaut, la modification du contrôle judiciaire strict auquel leur cliente est soumise, contrainte de résider dans la Nièvre, loin des Vosges, depuis le début d’août. La décision avait été mise en délibéré.

Décision sur la nullité de la mise en examen

En 1984, alors âgée de 15 ans, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d’une garde à vue devant les gendarmes, d’avoir enlevé le petit Grégory Villemin, puis s’était rétractée. Bernard Laroche avait été incarcéré, relâché, puis tué d’un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, en 1985.

La justice soupçonne Murielle Bolle, aujourd’hui âgée de 48 ans, d’avoir participé à l’enlèvement, et soutient que sa rétractation s’explique par des violences familiales subies à l’époque — ce qu’elle conteste. Murielle Bolle « est innocente, elle l’a toujours été », avait insisté Me Vincent Nioré, l’un de ses conseils.

Les magistrats de la chambre de l’instruction examinaient aussi, le 13 avril, la nullité des mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob, également mis en cause dans cette affaire. Les magistrats rendront leur décision sur cette question le 16 mai.

Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob sont soupçonnés d’avoir été les « corbeaux » de l’affaire, à l’origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. Le grand-oncle et la grand-tante de l’enfant, qui clament leur innocence, seraient impliqués dans l’enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d’un « acte collectif ».

Initialement soumis eux aussi à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob ont depuis été autorisés, comme Murielle Bolle, à rentrer chez eux.