Manifestation à Erevan, mercredi 25 avril. / GLEB GARANICH / REUTERS

Erevan n’en finit pas de manifester. De nouveaux rassemblements ont été organisés, mercredi 25 avril dans la capitale arménienne, deux jours après la démission du premier ministre contesté Serge Sarkissian. C’est l’opposant Nikol Pachinian qui a appelé de ses vœux ces défilés, pour réclamer une passation de pouvoir pacifique et des législatives anticipées.

Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel du leader de la contestation, en scandant dans la rue de la capitale de cette ex-république soviétique du Caucase « Nikol, notre premier ministre ! » et « Nous sommes les maîtres de notre pays ». Face à la reprise de la contestation, des centaines des policiers et des forces antiémeutes, ainsi que plusieurs véhicules blindés ont été déployés dans le centre-ville.

Une importante manifestation de protestation a également eu lieu à Vanadzor, troisième plus grande ville du pays, selon des images des télévisions.

« Prêt à diriger le pays »

Député et opposant de longue date, M. Pachinian, 42 ans, qui s’est déclaré, mardi, « prêt à diriger le pays », a fustigé l’annulation de négociations prévues mercredi matin avec le premier ministre par intérim, Karen Karapetian, un fidèle du chef du gouvernement déchu.

Les députés du Parlement arménien ont sept jours à compter de la démission du chef du gouvernement pour proposer de nouvelles candidatures à ce poste. Le vote pourrait avoir lieu le 2 mai. Mais le Parti républicain de M. Sarkissian dispose de 65 sièges sur 105 au Parlement et il a toutes les chances de faire élire de nouveau son candidat, une option rejetée par Nikol Pachinian. La candidature de l’opposant devrait être proposée au poste de premier ministre par le bloc d’opposition Yelk, a déclaré l’un de ses responsables Edmon Maroukian, tout en soulignant que Nikol Pachinian pouvait compter actuellement sur le soutien de 40 députés, alors qu’il a besoin de 53 voix pour être élu.

Nikol Pachinian s’adresse à la foule à Erevan, mercredi 25 avril. / GLEB GARANICH / REUTERS

« Etre aux côtés du peuple »

« Le Parti républicain doit partirTous Les républicains doivent reconnaître la victoire du peuple », a lancé M. Pachinian, alors qu’il défilait, mercredi, à travers Erevan à la tête des milliers de ses partisans. L’opposant a également jugé « inacceptable » qu’un représentant de ce parti reste premier ministre par intérim jusqu’à l’organisation des élections anticipées. Le parti Arménie prospère, deuxième plus grande formation au Parlement arménien, a appelé lui aussi, mercredi, ses membres à « descendre dans la rue et à être aux côtés du peuple ».

Pour sa part, le premier ministre par intérim, Karen Karapetian, a déclaré mercredi, lors d’une conférence de presse, ne pas être opposé à l’organisation d’élections législatives anticipées, tout en soulignant qu’une telle décision devait être prise par « toutes les forces politiques » du pays.

La Russie « suit attentivement la situation » en Arménie, a commenté à Moscou le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en ajoutant espérer que les Arméniens « pourront régler la situation () et trouver prochainement une solution stable ».

Manifestation contre le premier ministre en Arménie, près de 200 personnes interpellées
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