Emmanuel Macron était interrogé en anglais par des étudiants, à l’université George Washington, le 25 avril. / LUDOVIC MARIN / AFP

Une rencontre avec le dalaï-lama sans concertation avec la Chine serait contre-productive, a estimé mercredi 25 avril Emmanuel Macron qui avait rencontré en 2016 le chef spirituel tibétain en exil, considéré comme un « séparatiste » par Pékin. « C’est un leader extraordinaire, je le respecte beaucoup », a dit le président français lors d’un échange en anglais avec des étudiants, à l’université George Washington, au troisième jour de sa visite d’Etat aux Etats-Unis. « Mais maintenant je suis président de la République française ; si je le rencontre, ça déclenchera une crise avec la Chine », a-t-il ajouté. « Il y a deux questions à se poser face à cette situation : est-ce que ça aide la situation du dalaï-lama et est-ce que c’est bon pour mon pays ? »

Crainte de représailles

« Si je rencontre demain le dalaï-lama à Paris (…), si je n’ai pas un mandat de la République chinoise, si je n’en ai pas parlé avec eux avant (…), honnêtement ça ne sert à rien », a-t-il souligné. « Est-ce que c’est bon pour mon peuple si la Chine prend des mesures en représailles ? Non. »

« Si la France pouvait être utile dans le règlement de la situation entre le dalaï-lama et la Chine, je ferais de mon mieux (…). Mais là, si c’est juste pour envoyer un message, c’est contre-productif de rencontrer le dalaï-lama demain en France », a conclu Emmanuel Macron.

Prix Nobel de la paix 1989 et considéré comme un « dangereux séparatiste » par Pékin, le dalaï-lama vit en exil en Inde depuis 1959.

Lors de sa rencontre avec le chef spirituel tibétain en septembre 2016, Emmanuel Macron avait publié une photographie sur son compte Twitter avec pour légende « j’ai vu le visage de la bienveillance ».

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web