Dominant les discussions, une grande image du Mont Kumgang, une station touristique nord-coréenne qui accueillit des légions de Sud-Coréens dans les années 2000, jusqu’à ce que Séoul ne suspende les voyages en 2008 après qu’un soldat nord-coréen eut abattu un touriste qui s’était aventuré dans une zone interdite. / KOREAN BROADCASTING SYSTEM / AFP

Des marguerites en signe de paix, l’image d’une montagne représentant la réconciliation et même une table de 2,018 m… On ne compte plus les symboles dans la salle qui accueille, vendredi 27 avril, le sommet intercoréen.

Mitraillés par les appareils photo, le leadeur nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont pris place vendredi autour d’une table ovale en noyer censée permettre « des discussions franches sans sentiment de distance malgré soixante-cinq ans de division », selon la Maison bleue, la présidence sud-coréenne.

Dans les coins de la pièce étaient disposés des vases traditionnels remplis de fleurs, parmi lesquelles des pivoines, symboles de bienvenue, des marguerites, symboles de paix, et des fleurs sauvages représentant la zone démilitarisée (DMZ).

M. Kim s’est dit « submergé par l’émotion » après avoir franchi la ligne de démarcation en béton, devenant le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la guerre de Corée (1950-53).

A l’invitation impromptue du Nord-Coréen, les deux hommes ont brièvement marché main dans la main du côté nord-coréen de la frontière avant de se rendre à pied à la Maison de la paix, structure de verre et de béton située dans la partie sud du village de Panmunjom, où fut signé l’armistice.

A l’invitation impromptue du Nord-Coréen, les deux hommes ont brièvement marché du côté nord-coréen de la frontière. / AP

Mont Kumgang

Dominant les discussions, une grande image du mont Kumgang, une station touristique nord-coréenne qui accueillit des légions de Sud-Coréens dans les années 2000, jusqu’à ce que Séoul suspende les voyages en 2008 après qu’un soldat nord-coréen eut abattu un touriste qui s’était aventuré dans une zone interdite. Les deux dirigeants ont échangé des civilités devant l’image avant que le leadeur nord-coréen dise avoir été « submergé par l’émotion » en passant au Sud.

Les relations intercoréennes n’avaient cependant pas le monopole de la symbolique. Sur les chaises en noyer figure un écusson avec, à côté de la carte représentant la péninsule coréenne, un petit point dessinant des territoires situés en mer du Japon, contrôlés par la Corée du Sud sous l’appellation Dokdo mais revendiqués par Tokyo sous le nom de Takeshima. Soixante-cinq ans après la guerre de Corée, Nord et Sud s’opposent sur nombre de sujets. Mais s’il en est un qui puisse les réunir, c’est bien un même ressentiment à l’égard des trente-cinq années de présence coloniale japonaise brutale entre 1910 et 1945.