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Andrés Iniesta, le légendaire milieu de terrain du FC Barcelone, a confirmé, vendredi 27 avril, qu’il quitterait le club catalan à la fin de la saison. Il s’agira de sa 16e saison professionnelle avec le club, le seul qu’il ait jamais connu, ayant intégré son académie à l’âge de 12 ans. En tout et pour tout, Andrés Iniesta aura passé vingt-deux ans sous les couleurs barcelonaises. Presque aucun joueur ne peut en dire autant.

« En étant honnête avec moi-même et avec le club, mon parcours doit s’arrêter cette année. C’est une décision très réfléchie », a-t-il dit lors d’une longue conférence de presse en présence de sa famille et de ses coéquipiers.

« C’est un jour très difficile pour moi parce que j’ai passé ma vie ici. Je comprends que la loi de la vie veut que chaque nouvelle chose soit plus difficile que la précédente. Je ne me pardonnerai jamais de connaître une situation inconfortable au club. Ni moi ni le club ne méritons cela. »

Il ne s’agit pas d’une retraite pour l’Espagnol de bientôt 34 ans. Des rumeurs le donnent partant vers la Chine. Lui est resté évasif sur son futur footballistique, jurant seulement ne pas continuer en Europe pour ne pas jouer « contre [son] club ».

A la fois métronome et pivot du milieu du terrain du Barça depuis près de deux décennies, Iniesta restera dans l’histoire du foot non seulement comme un des joueurs les plus créatifs et les plus beaux à voir évoluer, mais comme un des artisans de la domination catalane (en club) et espagnole (en sélection) du début du XXIe siècle.

« Si Iniesta s’appelait Andrezinho, il aurait eu deux Ballons d’or »

Andrés Iniesta en 2006. / MANU FERNANDEZ / AP

Son palmarès compte 31 titres avec le FC Barcelone, dont quatre Ligue des champions (2006, 2009, 2011, 2015) remportés aux côtés de Lionel Messi, Ronaldinho ou de son binôme, Xavi, ainsi que la Coupe du monde 2010 et les Euros 2008 et 2012 avec l’Espagne. Luis Enrique, un de ses entraîneurs sur le banc du Barça, dira de lui en 2016 qu’il « est unique au monde ».

« Personne dans l’effectif ni même dans le football mondial ne ressemble à Andrés Iniesta. J’ai de bons profils à cette position, mais je n’ai vu aucun joueur ressemblant à Andrés Iniesta. »

Une illustre carrière qui n’a pas été couronnée de la récompense individuelle suprême, le Ballon d’or. Le petit Espagnol a été régulièrement oublié, sûrement parce que son jeu précis et vital avait le tort d’être moins spectaculaire que d’autres. Son grand rival du Real Madrid, Sergio Ramos, a eu une belle formule pour résumer ce scandale : « Si Iniesta s’appelait Andrezinho, il aurait eu deux Ballons d’or. »

Au Camp Nou, la saison n’est pas officiellement terminée. Le FC Barcelone, qui possède onze points d’avance en tête de la Liga, a encore huit matchs à jouer. Une nouvelle victoire serait un trophée de plus pour Andrés Iniesta, qui partira ensuite vers la Russie pour disputer sa dernière Coupe du monde. Il quittera alors l’équipe espagnole, comme il a quitté aujourd’hui le Barça, en « se sentant important, en se sentant titulaire, avec la possibilité de gagner des titres ».