Jean-Eric Vergne (Techeetah), porté par Lucas Di Grassi (ABT Schaeffler Audi), à gauche, et Sam Bird (DS Virgin). / BERTRAND GUAY / AFP

Jean-Eric Vergne, Lucas Di Grassi, Sam Bird : pour les 42 000 personnes venues assister au 3e ePrix de Paris autour des Invalides, les trois pilotes montés sur le podium ne sont plus des inconnus. Là est peut-être la plus belle victoire de cette 8e étape du jeune championnat de Formule E : comme on le constate en partant à la rencontre des spectateurs, on ne vient plus voir une course de FE par hasard.

Ils étaient 42.000 spectateurs pour la course samedi, dont 7 500 en tribunes. C’est 3.000 de moins, au total, qu’un an plus tôt.

Parmi eux, John, installé près des grilles dès 14 heures avec son épouse et un couple d’amis. Venus de Floride les quatre septuagénaires voulaient assister à l’ePrix avant de profiter des atouts touristiques de la capitale. Ils ont découvert la FE il y a deux ans, lorsqu’elle a été organisée à New York. « Mais Paris offre un plus bel écrin, et de meilleurs points de vue, gratuitement ! », estime John.

On croise aussi Victoria, Zena et Diana, 25 à 28 ans et venues de Cologne, en Allemagne, notamment dans l’espoir de voir Mike Schumacher, le fils de Michaël, lors de la remise des prix. Raté : il n’est pas venu cette année. Il y a aussi Andreï, venu de Lyon avec son fils de 6 ans, fan de Lucas Di Grassi, le pilote Audi ABT Schaeffler. Mais la grande majorité du public familial présent sur l’esplanade ou en tribune réside en Ile-de-France ou dans la capitale.

Race Highlights | 2018 Qatar Airways Paris E-Prix | ABB Formula E
Durée : 04:26

Course agressive

L’ePrix se vit avant tout comme une sortie familiale, le « eVillage », sur la partie ouest des Invalides étant accessible sans billet. « Après tout, les courses électriques sont organisées pour convaincre les gens d’acheter une voiture électrique. On n’a pas à payer pour assister à une démonstration », relève Paul, 65 ans, qui vient chaque année - et n’a ni voiture, ni permis.

Le passage à la compétition automobile électrique est considéré, dans les tribunes, comme une évidence à plus ou moins long terme, entre trois et… cinquante ans selon les interlocuteurs.

Le pilote britannique Sam Bird (DS Virgin), finit 3e de l’ePrix de Paris, samedi 28 avril. / BERTRAND GUAY / AFP

« Il faudra du temps, note Alain, venu avec son épouse Beverly et leur petit-fils Lucas. Parce que la F1 est beaucoup plus spectaculaire. Mais cela viendra. » Est-ce le bruit qui manque ? « Non, pas vraiment. » Certains apprécient même ce sifflement « qui ressemble à celui d’un avion », et les écrans et la sonorisation, face aux gradins des places payantes, assurent l’animation.

Sur la piste, les pilotes font leur maximum pour assurer le spectacle, multiplient les accrochages pneu à pneu et les tout-droit dans les bordures rembourrées. Au point que Sam Bird (DS Virgin) a pointé, en conférence de presse d’après course, le comportement « trop agressif » de l’Allemand de Techeetah André Lotterer. En bord de piste, derrière les grillages enfin débarrassés de publicités intempestives, la foule, elle, adore frissonner sans danger.

On pointe en revanche la durée de la course, jugée trop fugace : 40 minutes au maximum. Ce qui ne devrait pas s’arranger l’année prochaine avec l’arrivée de la Gen2, la nouvelle monoplace électrique à l’autonomie doublée. Elle est capable d’assurer un ePrix entier, mais pas plus.