La ministre de l’intérieur britannique Amber Rudd le 26 avril à la chambre des communes, à Londres. / HANDOUT / REUTERS

La ministre britannique de l’intérieur Amber Rudd a démissionné dimanche 29 avril, emportée par le scandale de la « génération Windrush », relatif à la mauvaise gestion par le gouvernement des dossiers de milliers de travailleurs venus des Antilles entre 1948 et 1971. L’information, annoncée par la BBC, a été confirmée officieusement par un membre du cabinet de Theresa May.

Depuis deux semaines, le gouvernement peine à expliquer pourquoi certains descendants de la « génération Windrush », invitée après la Seconde Guerre mondiale à combler la pénurie de main-d’œuvre au Royaume-Uni, avaient pu être classés par la suite comme immigrants clandestins.

Excuses

Le scandale Windrush a jeté une ombre sur le sommet du Commonwealth organisé à la mi-avril à Londres. Les milliers d’immigrés venus des pays du Commonwealth entre 1948 – quand le Windrush, premier bateau avec à bord des immigrants des Caraïbes, a débarqué près de Londres – et le début des années 1970, pour reconstruire le pays après la Seconde guerre mondiale, avaient obtenu le droit de rester indéfiniment. D’autant que certains d’entre eux avaient la nationalité britannique car nés pendant la période coloniale.

Mais ceux qui n’ont jamais réclamé de papiers d’identité en bonne et due forme se sont retrouvés traités comme des immigrés illégaux, courant le risque d’être expulsés s’ils ne fournissaient pas de preuve pour chaque année de présence au Royaume-Uni.

Face au tollé soulevé par ces menaces d’expulsion, Theresa May avait été contrainte de s’excuser auprès des dirigeants de ces pays lors d’un sommet du Commonwealth à Londres il y a deux semaines.

Objectifs anti-clandestins

Lundi dernier, Amber Rudd avait dit « profondément regretter » cette situation, soulignant « l’importante contribution de la génération Windrush » au Royaume-Uni, et avait annoncé qu’ils pourraient obtenir la nationalité gratuitement.

Amber Rudd s’est à nouveau retrouvée en difficulté lorsqu’il est apparu que ses services avaient des objectifs chiffrés sur le nombre d’immigrés clandestins à refouler. La ministre avait dans un premier temps nié avoir connaissance de tels objectifs, devant une commission parlementaire, mercredi dernier.

Mais de nouvelles révélations, notamment dans le quotidien Guardian, sur l’existence d’un document intérieur semblant prouver qu’elle était au courant, ont rendu sa ligne de défense de moins en moins tenable.