Le cardinal George Pell à son arrivée au tribunal de Melbourne, en Australie, mardi 1er mai. / Joe Castro / AP

Le numéro trois du Vatican, le cardinal George Pell, sera jugé pour des affaires anciennes d’agressions sexuelles, a décidé mardi 1er mai un tribunal de Melbourne. Le cardinal australien de 76 ans, présent au tribunal à la lecture des attendus, a décidé de plaider non coupable. Il dément catégoriquement toutes les accusations portées contre lui.

Dans sa lecture, la juge Belinda Wallington s’est déclarée « convaincue » du fait qu’il y ait suffisamment de preuves pour que le prélat soit inculpé d’un chef d’accusation. Elle a écarté les autres accusations portées contre lui, dont certaines plus graves, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Le cardinal Pell, l’un des plus proches conseillers du pape François, est accusé d’agressions multiples qui se seraient déroulées il y a de nombreuses années. La nature exacte des faits présumés n’a pas été dévoilée, les autorités se bornant à parler de « plaignants multiples ».

Le tribunal de Melbourne a entendu pendant quatre semaines des témoignages de victimes présumées qui se sont soumises au feu roulant des questions de la défense.

Une onde de choc en Australie

Robert Richter, l’avocat du cardinal, qui avait pris congé du Vatican pour pouvoir se défendre, avait estimé que l’affaire ne devait pas aller en procès car les victimes présumées n’étaient pas crédibles. Les accusations « sont le fruit de problèmes mentaux, de fantasmes ou sont de l’invention pure, dans le but de punir le représentant de l’Eglise catholique dans ce pays pour n’avoir pas empêché les agressions pédophiles commises par d’autres. Le cardinal Pell a été perçu comme le visage de cette responsabilité », avait-t-il dit.

Le scandale a provoqué une onde de choc en Australie, où M. Pell est le plus haut représentant de l’Eglise catholique inculpé dans une affaire d’agression sexuelle présumée. L’annonce de son inculpation avait coïncidé avec la fin d’une longue enquête nationale portant sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants. Le gouvernement avait ordonné son ouverture en 2012 après une décennie de pressions de la part des victimes.

Le cardinal Pell avait été entendu trois fois dans ce cadre et avait reconnu avoir « failli » dans sa gestion des prêtres pédophiles dans l’Etat de Victoria dans les années 1970. En décembre, la commission d’enquête avait conclu que les institutions australiennes avaient « gravement manqué à leurs devoirs » envers les enfants pendant des décennies.