M. Demirtas en août 2015. / Lefteris Pitarakis / AP

L’annonce risque de ne pas être du goût du président turc Recep Tayyip Erdogan. Le principal parti prokurde de Turquie a annoncé mercredi 2 mai que son ancien leader, toujours emprisonné, Selahattin Demirtas, serait candidat à la présidence lors des élections anticipées prévues le 24 juin.

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a déclaré dans un message que la candidature de M. Demirtas, détenu depuis novembre 2016, serait officiellement annoncée lors de deux rassemblements qui auront lieu simultanément vendredi à Istanbul et à Diyarbakir, principale ville du sud-est, à majorité kurde, de la Turquie. Le HDP avait élu de nouveaux dirigeants en février. M. Demirtas n’avait pas souhaité briguer sa propre succession depuis sa prison, mais il en demeure la figure de proue.

« Nous pouvons d’ores et déjà apercevoir un avenir radieux. Nous caressons nos rêves et nos espoirs avec cette bonne nouvelle. Nous allons nous réunir pour partager notre joie d’annoncer la candidature de Selahattin Demirtas pour la présidence », a déclaré le HDP.

Arrêté au moment des purges

M. Demirtas, 45 ans, a été arrêté avec une dizaine d’autres députés du HDP lorsque les purges lancées après le putsch manqué de juillet 2016 s’étendaient aux milieux prokurdes. Accusé notamment de diriger une « organisation terroriste » et de « propagande terroriste », il risque jusqu’à cent quarante-deux ans de prison.

Les autorités turques accusent le HDP d’être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée « terroriste » par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis. Mais le parti, troisième formation au Parlement, rejette ces allégations, affirmant être visé en raison de sa ferme opposition au président Recep Tayyip Erdogan.

Le HDP avait élu de nouveaux dirigeants en février. M. Demirtas n’avait pas souhaité briguer sa propre succession depuis sa prison, mais il en demeure la figure de proue.