Un collège de trois médecins experts a été nommé mercredi 2 mai pour déterminer si « le tableau clinique » de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif au ce,tre hospitalier universitaire (CHU) de Reims, a évolué depuis 2014, a annoncé jeudi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne).

Les trois médecins désignés par le président de cette juridiction – qualifiés en neurologie ou en médecine physique et de réadaptation – « doivent déposer leur rapport d’ici un mois », conformément à l’ordonnance administrative rendue le 20 avril. Ils devront dire si l’état de santé du patient, tétraplégique depuis un accident de la circulation, en 2008, « a évolué depuis la dernière expertise réalisée en 2014 par le Conseil d’Etat ». Ce rapport avait souligné les lésions cérébrales irréversibles de Vincent Lambert et la dégradation clinique de son état comme autant d’indicateurs d’un « mauvais pronostic clinique ».

« Obstination déraisonnable »

Depuis cinq ans, les membres de la famille de l’ancien infirmier de 41 ans sont divisés. Ses parents, un frère et une sœur contestent devant les tribunaux les décisions médicales, entravant l’application des décisions judiciaires successives favorables à l’arrêt des traitements, jusqu’à celle de la Cour européenne des droits de l’homme en 2015.

Au terme d’une quatrième procédure collégiale, le docteur Vincent Sanchez du CHU de Reims avait décidé le 9 avril l’arrêt des soins en vertu de « l’obstination déraisonnable » faite au patient, devenu « un corps souffrant », selon ses observations. Mais sa mise en œuvre avait été suspendue à la suite d’un recours en justice des parents Lambert.

La prochaine expertise du collège de médecins devra tenter de clore le débat, avant une nouvelle audience devant le tribunal administratif, qui décidera de confirmer ou d’annuler la décision du CHU d’arrêter les traitements.

Vincent Lambert : le tribunal rejette l'arrêt des traitements
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