L’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris, l’une des institutions universitaires les plus sélectives de France, était fermée jeudi 3 mai après une occupation par des opposants aux nouvelles règles d’accès à l’université, qui introduisent selon eux de la sélection, a indiqué la direction.

« Une occupation a eu lieu à l’issue d’un colloque qui s’est tenu mercredi soir autour de l’actualité de l’université. L’école est fermée aujourd’hui », a expliqué une porte-parole de l’établissement, installé en plein Quartier latin. Sur la porte du prestigieux établissement était accroché un panneau indiquant « Toutes les activités sont annulées », a constaté une journaliste de l’AFP.

La rue d’Ulm bouclée

L’économiste et intellectuel Frédéric Lordon, qui est aussi l’une des figures du mouvement Nuit debout, a participé au colloque de mercredi soir, en présence de 500 à 700 personnes, selon des participants. Des couloirs ont été tagués, des portes forcées et le monument aux morts également tagué, selon des photos prises par des étudiants à l’intérieur de l’école, qui n’était pas ouverte à la presse.

La rue d’Ulm a été bouclée, et une quinzaine de CRS étaient déployés devant l’école. Le directeur de l’école, Marc Mézard, a demandé aux étudiants logés au sein du 45, rue d’Ulm, de déménager s’ils en ont la possibilité, car « la sécurité des étudiants » ne peut pas être « totalement » garantie. « Toutes les activités de l’école aujourd’hui sont annulées », a-t-il ajouté.

Deux autres établissements pourtant déjà sélectifs étaient également bloqués ce jeudi matin pour protester contre l’instauration d’une sélection à l’université : l’Institut d’études politiques de Toulouse, ainsi que le campus poitevin de Sciences Po Paris.