Les déclarations de revenus pour 2017 ont désormais été envoyées à plus de 25 millions de contribuables / Christelle Enault

Editorial. Avec le printemps, les allergiques aux pollens ont le nez qui coule et les personnes atteintes de « phobie administrative » s’affolent. Tandis que les feuilles verdissent sur les arbres, d’autres remplissent les boîtes aux lettres. Les déclarations de revenus pour 2017 ont désormais été envoyées à plus de 25 millions de contribuables, alors que 12,8 millions ont opté pour ne plus les recevoir par voie postale.

Papier ou numérique, la déclaration provoque toujours un stress chez beaucoup de Français. Pour preuve, en 2017, au moment où il fallait la remplir, 5,3 millions d’usagers ont été accueillis dans les centres des finances publiques, tandis que 4,1 millions d’appels étaient traités et 2,1 millions de courriels adressés aux services fiscaux. Même préremplie par l’administration, la déclaration de revenus demande – au minimum – une vérification. Et si 21,4 millions contribuables n’étaient pas imposables en 2017, tous porteront cette année un soin particulier pour la remplir.

Et l’IFI aussi

D’abord, les plus fortunés devront garder à l’esprit qu’il faut aussi mentionner son patrimoine immobilier dans le cadre de la mise en place de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI). Cela concerne prioritairement ceux qui étaient assujettis au défunt impôt sur la fortune (ISF). Cependant, la flambée de l’immobilier dans certaines régions et la non-déductibilité de certains crédits souscrits pour financer l’acquisition d’un bien pourraient placer dans le champ d’action de l’IFI quelques contribuables qui n’étaient pas concernés par l’ISF.

Pour le plus grand nombre, la déclaration des revenus de 2017 aura des conséquences en 2018, bien sûr, mais aussi en 2019, voire en 2020. Elle déterminera le taux de prélèvement qui sera appliqué sur la fiche de paye – et les pensions – dès le 1er janvier 2019. Sur Internet, une fois sa déclaration remplie, le contribuable pourra découvrir ce fameux taux et, à partir de la mi-juillet, et sous certaines conditions, l’adapter à sa situation personnelle. Il s’agit, par exemple, pour un couple, d’individualiser ce taux en fonction des salaires de chacun.

Malheureusement, toutes les incertitudes ne seront pas pour autant dissipées. Le risque de se voir appliquer un taux ne prenant pas en compte sa situation personnelle subsistera. Le taux d’imposition réel ne dépend pas uniquement des revenus perçus. Il intègre la situation familiale, les crédits d’impôt auxquels le contribuable à droit (lorsqu’il emploie une aide à domicile par exemple), les niches fiscales dont il bénéficie… La liste est (très) longue. La plupart des cas ont été anticipés, rassure Bercy. Cependant, beaucoup trop de zones d’ombre perdurent. De quoi alimenter le stress fiscal, et pas seulement au printemps.