L’école primaire de Bafina, une localité située à 180 km au nord de Ouagadougou, a été incendiée, mercredi 2 mai au soir, par des individus armés qui ont également saccagé le marché d’un village voisin, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. « Des individus armés ont incendié l’école primaire de Bafina et le logement du directeur après l’avoir ligoté », a déclaré à l’AFP un habitant de la localité joint depuis Ouagadougou.

« Les individus, une dizaine environ, sont arrivés à bord de motos en tirant en l’air », a expliqué, sous le couvert de l’anonymat, un instituteur selon lequel les « assaillants ont emporté deux engins appartenant à des enseignants ». Alors qu’« une partie des assaillants est restée sur place à Bafina, un autre groupe s’est rendu à Guenbila [une localité voisine], où ils ont saccagé des échoppes et le quartier général des koglweogos », un groupe d’autodéfense locale, a-t-il poursuivi.

Un professeur kidnappé

Longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières visant le nord du pays. Les écoles et les professeurs sont particulièrement visés. Mi-avril, un maître d’école a été kidnappé parce qu’il « parlait français aux élèves », selon le groupe djihadiste Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), qui a revendiqué l’enlèvement. Plus de 200 écoles ont dû être fermées, privant de cours quelque 20 000 élèves et 800 enseignants.

Le 24 avril, le tribunal de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, frontalière du Mali, a été fermé « jusqu’à nouvel ordre » pour « raisons de sécurité », le personnel craignant des représailles djihadistes. L’armée a mené début avril des opérations de ratissage et indiqué avoir interpellé une centaine de personnes.