Manifestants à la frontière, le 4 mai 2018. / KHALIL HAMRA / AP

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, vendredi 4 mai, dans la bande de Gaza, lors d’un nouveau rassemblement à la frontière avec Israël, qui a réuni des milliers de personnes.

Selon les autorités sanitaires gazaouies, les blessés ont été atteints par des balles israéliennes tirées de l’autre côté de la barrière frontalière, ou ont inhalé des gaz lacrymogènes. Soixante-neuf d’entre eux ont été traités à l’hôpital, 101 sur place, a fait savoir le ministre de la santé gazaoui.

Comme les vendredis précédents, des manifestations se sont déroulées à l’est de la ville de Gaza et dans l’enclave en d’autres points de la frontière.

Début du mouvement le 30 mars

Les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars par milliers près de la frontière, surtout le vendredi, pour revendiquer leur droit à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël, en 1948.

Le mouvement, appelé « La Grande marche du retour », vise aussi à dénoncer le blocus israélien imposé depuis plus de dix ans à l’enclave palestinienne, que dirige le mouvement islamiste Hamas, auquel Israël a livré trois guerres depuis 2008.

La plupart des manifestants se tiennent à relative distance de la barrière frontalière lourdement gardée par les soldats israéliens. D’autres défient le danger en s’approchant pour lancer des pierres et des engins incendiaires vers les soldats ou tenter de forcer le passage.

Depuis le 30 mars, 49 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Des centaines d’autres ont été blessés. Aucun Israélien n’a été blessé.

L’armée israélienne est en butte aux critiques dénonçant un usage excessif de la force. L’Organisation des Nations unies et l’Union européenne ont réclamé des enquêtes indépendantes. Tsahal, l’armée israélienne, affirme que ses soldats ne tirent à balles réelles qu’en dernier recours, quand les moyens non létaux ont été épuisés, pour parer le danger pour les soldats et les civils israéliens riverains de l’enclave.